Le député Christian Afakandro dit non à la candidature de l'ancien président du Sénat, Rivo Rakotovao.
En ordre dispersé. À une semaine de la fin du dépôt des candidatures pour les élections communales et municipales qui auront lieu le 11 décembre prochain, l'opposition fait face à une lutte intestine.
Apparemment, les principaux leaders des partis membres du groupement politique Firaisankina ne trouvent pas de consensus concernant les candidats à présenter au niveau des circonscriptions stratégiques telles que les chefs-lieux des ex-Provinces. Notamment à Mahajanga où un bras de fer vient d'éclater entre le président national du parti Hery Vaovao hoan'i Madagasikara (HVM), Rivo Rakotovao et le député Christian Afakandro élu sous la bannière du Firaisankina à l'issue des dernières élections législatives.
Ce dernier dit non à la candidature de l'ancien président de la République par intérim, non moins ex-président du Sénat. Pourtant, la veille, le numéro Un des « Kravaty Manga » a déjà officialisé sa candidature en affirmant que sa participation à la course à la Mairie de Mahajanga a déjà été validée par les leaders de la Plateforme Firaisankina.
« Parachutage »
Aux yeux de certains observateurs, la participation de Rivo Rakotovao aux élections communales dans la capitale du Boeny risque de se solder sur une énième défaite monumentale, aussi bien pour son parti, le Hery Vaovao hoan'i Madagasikara que pour l'opposition. Si l'on se réfère aux résultats des dernières élections législatives, c'est Christian Afakandro et les siens qui occupent le pôle position dans l'échiquier politique à Mahajanga. Faut-il rappeler qu'il avait réussi à renverser les tendances en battant la candidate de la plateformeIsika Rehetra Miaraka amin'i Andry Rajoelina lors de ces législatives.
Dénonçant un « parachutage », le député de Mahajanga I a déclaré qu'il ne soutiendrait pas Rivo Rakotovao. Les accusations portées à l'encontre de l'ex-numéro Un du Sénat démontrent d'ailleurs le degré de rivalité et la haine viscérale existant entre les deux personnalités. Le leader du Pro-Siteny Mahajanga soutient en plus que Rivo Rakotovao ne sera pas élu et qu'il refuse de lui offrir son soutien. D'après les informations, le député Christian Afakandro prévoirait de présenter demain un autre candidat qu'il va soutenir pour rivaliser contre le président national du HVM à la course à la mairie de Mahajanga.
Déclaration de guerre
En réponse à cette contestation assortie d'allégations, le parti HVM, par l'intermédiaire de son Secrétaire général Alain Désiré Rasambany, a répondu aux propos du député Afakandro Christian en l'invitant à se soumettre au règlement intérieur du Firaisankina. Le numéro 2 du « Kravaty Manga » accuse à son tour l'élu du Boeny, de non-respect de l'éthique politique, tout en lui rappelant que c'est la plateforme politique d'appartenance qui prime avant le parti et avant sa personne qu'elle soit élue ou désignée à un poste.
Une manière de remettre à sa place le député Afakandro et de l'encourager à respecter la discipline au sein du Firaisankina. Alain Désiré Rasambany de rappeler au passage qu'il faut respecter les valeurs républicaines car c'est la Constitution qui a instauré les principes de l'opposition. Une déclaration qui s'apparente à une véritable déclaration de guerre du clan HVM lancée contre le leader du Pro-Siteny Mahajanga.
Déchéance
L'on attend désormais la réaction de Christian Afakandro, notamment face à la menace de déchéance évoquée par certains partisans du HVM qui rappellent que le non-respect de la discipline du groupement politique d'appartenance peut être considéré comme un motif de déchéance d'un député.
En tout cas, à l'allure où vont les choses, l'opposition risque d'affronter les urnes en ordre dispersé le 11 décembre prochain. Pour le moment, en ce qui concerne la capitale de la région Boeny, la candidature de Patrick Raharimanana qui se présentera sous la liste de l'association Mahajanga Miray, Rivo Rakotovao présenté par le Firaisankina, sans parler de celui ou celle soutenu par Afakandro Christian, risquerait de favoriser la dispersion des voix de l'opposition. Histoire à suivre.