Sénégal: Des habitants de Touba Trankil et Dares-salam sensibilisés à la préservation de la paix sur la bande frontière

Touba Trankil (Bignona) — Les habitants des villages de Touba Trankil, de Bignona (sud), et de Darsalame (Gambie) ont bénéficié, mercredi, d'une séance de sensibilisation portant sur les litiges frontaliers en vue de consolider la paix sur cette bande frontalière, a constaté l'APS.

Cette rencontre, organisée par la Commission nationale de gestion des frontières (CNGF), vise à "aplanir les litiges fonciers qui subsistent encore entre les habitants de la localité de Touba Trankil (Sénégal) et celle de Darsalame (Gambie) qui partagent une frontière commune".

Son objectif est de sensibiliser et d'informer les populations de cette bande frontalière entre le Sénégal et la Gambie sur les enjeux, les processus et la démarcation et de la densification des frontières.

La tenue de cette rencontre fait partie des recommandations formulées par la commission mixte sénégalo-gambienne de gestion des frontières, qui s'était réunie les 29 et 30 mai derniers, à Dakar, pour affiner la feuille de route d'Abuja relative à la réaffirmation de la frontière et à la coopération transfrontalière entre les deux pays.

"Lors de cette rencontre plusieurs recommandations ont été formulées, notamment l'organisation de séances de sensibilisation des populations frontalières sur les enjeux et les processus liés à la réaffirmation des frontières", a rappelé le colonel Pape Bécaye Fall, membre de cette commission.

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Outre le colonel Pape Becaye Fall, la délégation sénégalaise était composée du nouveau sous-préfet de Kataba I, Alassane Hanne, d'Amadou Sy et d'Ibrahima Ndiaye, membres de la CNGF, mais également de représentants de structures étatiques.

"Même si des avancées ont été notées par rapport à une bonne gestion de la frontière, au raffermissement du bon voisinage entre les populations frontalières, il existe toutefois des points d'achoppement au niveau de cette zone frontalière", a fait savoir le colonel Fall.

Sur la situation des bornages qui alimentent les litiges frontaliers, il a signalé que le Sénégal et la Gambie ont mis en place des structures et mobilisé des experts pour une prise en charge de cette problématique.

"Les bornes doivent être délimitées. Une commission est chargée de ce travail, car les États, tout comme les communautés, doivent être édifiées sur les limites frontalières", a-t-il lancé.

Selon lui, "il y va de la sécurité de tous de connaître les limites à ne pas franchir".

Seulement, a-t-il ajouté, "les bornes sont assimilées à un pont comme celui de Farafégné que l'on peut franchir, et non comme une clôture, un mur infranchissable qui entrave la mobilité au niveau de la frontière".

Le colonel Fall a souligné que le seul leitmotiv pour les autorités des deux pays, est d'œuvrer pour préserver les bons rapports de voisinage qu'ils ont toujours entretenu et pour la paix entre les communautés.

Saffie Sankareh Farage, la présidente de la Commission gambienne des frontières a, de son côté, déclaré que cette rencontre vise à promouvoir la paix et les rapports de bon voisinage entre les communautés frontalières.

"Nous avons conscience des difficultés qui entravent nos actions et nous allons les aplanir", a-t-elle indiqué.

Pour Mme Farage, ce sont les chefs d'État de la Gambie et du Sénégal qui les ont d'ailleurs instruits à s'investir dans cette dynamique pour instaurer la paix et la cohésion sociale au niveau des frontières.

Elle estime qu'il était important de tenir cette rencontre pour informer les communautés de leurs démarches et recueillir leurs suggestions. "C'est cela qui va faciliter notre travail", a-t-elle dit.

La présidente de la CNGF de la Gambie a ajouté que les deux commissions (sénégalaise et gambienne) ont une démarche commune et sont sur la même longueur d'onde.

"Les populations de Darsalame et de Touba Trankil doivent être à notre écoute, soutenir notre démarche qui est de préserver la paix", a-t-elle insisté, soulignant que la commission de bornage est à pied d'oeuvre.

"Nous devons tous soutenir cette commission et adhérer à sa démarche", a-t-elle plaidé.

Mme Farage soutient que c'est tout le sens de ces activités de sensibilisation que les commissions des deux pays ont voulu "inclusives et participatives".

Elle était accompagnée, lors de cette rencontre, d'une forte délégation composée, entre autres, du gouverneur de West Coast, du représentant du secrétariat permanent sénégalo-gambien, de membres de la CNGF gambienne, etc.

Thierno Oumar Barry du Secrétariat permanent sénégalo-gambien a rappelé les liens de parenté qui existent de part et d'autre de Darsalame et de Touba Trankil, ainsi que de mêmes pratiques cultuelles.

"Toute langue parlée à Darsalame est bien comprise à Touba Trankil, que ce soit le ouolof, le jola, le mandingue, le pular, etc., toutes ces langues sont parlées des deux cotés de la frontière. Idem pour les croyances religieuses qui sont les mêmes dans nos deux pays", a-t-il fait valoir.

C'est pourquoi, le dialogue est aujourd'hui, selon lui, facile entre les communautés, entre les membres des deux commissions. "Et il nous incombe de cultiver ce dialogue, la paix et la solidarité", a-t-il plaidé.

Le nouveau sous-préfet de Kataba I, Alassane Hanne a quant lui magnifié cette rencontre de dialogue et de sensibilisation.

L'autorité sous-préfectorale a promis d'œuvrer pour la consolidation de la paix et des bons rapports de voisinage entre les deux communautés et entre les peuples sénégalais et gambien situés le long de la bande frontalière.

Les habitants de Darsalame et Touba Trankil, en direction de qui la rencontre de sensibilisation a été organisée ont répondu massivement.

Ils ont magnifié à leur tour ce cadre d'échanges qui promeut "la paix, la solidarité et le bon voisinage entre les deux pays".

"Si la paix règne au Sénégal, cela va impacter sur la Gambie. Et si la paix règne en Gambie ce sera pareil au Sénégal", a soutenu Awa Sagna, porte-parole des femmes de Darsalame en Gambie.

"Cette rencontre, qui est la bienvenue, atteste des bons rapports désormais entretenus par les communautés de Darsalame et de Touba Trankil", a ajouté pour sa part, Fatou Diallo, la porte-parole des femmes de Touba Trankil.

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