Sénégal: La presse accueille l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale sans surprise

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, élu en mars sur la promesse d'un changement profond, a annoncé ce 12 septembre 2024 dissoudre l'Assemblée nationale et fixer des élections législatives au 17 novembre prochain. Une décision qui n'a pas surpris la presse locale, ce 13 septembre, qui en décrypte les tenants et aboutissants.

Au Sénégal, depuis des semaines déjà, l'éventualité d'une dissolution occupait la scène politique sénégalaise. Désormais, c'est fait : le président de la République, dont le parti est minoritaire au parlement, a dissout l'Assemblée nationale jeudi soir et convoqué des élections législatives anticipées le 17 novembre.

« Diomaye met fin au suspense », titre Sud Quotidien, puisque, si l'éventualité d'une dissolution ne faisait plus de doute, la question était de savoir quand.

« Fin de la cohabitation », annonce, de son côté, le média en ligne Sénégo, proche du pouvoir, en ne manquant pas de revenir sur ces 5 mois de bras de fer avec l'opposition et notamment les députés du camp de l'ex-président Macky Sall, citant les propos du président Bassirou Diomaye Faye qui a fustigé une « obstruction systématique de la majorité parlementaire ».

Mais ce que retient beaucoup la presse sénégalaise ce matin - d'autant plus celle proche de l'opposition - c'est qu'en mettant fin au mandat de l'Assemblée nationale, le Premier ministre, Ousmane Sonko, ne fera pas sa déclaration de politique générale ce 13 septembre 2024, comme l'avait pourtant programmé le président lui-même. « Diomaye sauve Sonko et écorche son image », titre ainsi Lii Quotidien. L'Observateur parle de « bouée de sauvetage de Diomaye à Sonko » et le quotidien Bés Bi Le Jour de pointer : « Diomaye signe contre sa signature ».

« Il ne s'agit pas de duper le peuple », s'est défendu le président lors de son allocution jeudi soir, accusant le camp adverse de ne pas lui laisser le choix. Il n'empêche que c'est le point sur lequel il est attaqué aujourd'hui. « La parole d'un chef de l'État est morte, elle ne vaut plus rien », a réagi le député de l'opposition Thierno Alassane Sall.

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