Congo-Kinshasa: Procès 'tentative de coup d'Etat' - Verdict attendu au pays

13 Septembre 2024

Le tribunal militaire juge une cinquantaine de personnes dont trois ressortissants américains. La peine de mort a été requise contre la plupart des prévenus.

Depuis le 7 juin, le tribunal siégeant dans l'enceinte de la prison militaire de Ndolo, où sont incarcérés tous les prévenus, juge 51 personnes, dont trois ressortissants américains, pour ce que l'armée a qualifié de "tentative de coup d'Etat".

Le 19 mai, plusieurs dizaines d'hommes avaient attaqué le domicile du ministre sortant de l'Economie, Vital Kamerhe, devenu président de l'Assemblée nationale, avant d'investir le palais de la Nation, bâtiment historique abritant des bureaux du président Félix Tshisekedi.

Le 27 août, le ministère public a requis la peine de mort contre tous les prévenus. Parmi les accusés figurent trois Américains nés aux Etats-Unis, ainsi qu'un Belge, un Britannique et un Canadien, tous trois des Congolais naturalisés.

Jean-Jacques Wondo figure parmi les personnes accusées. Nous avons pu entrer en contact avec Joël Kandolo, le porte-parole de sa famille. Il nous a expliqué qu'à quelques heures du procès, son état d'esprit est bon, il espère un acquittement.

" Toutes les preuves apportées par le ministère public sont des documents montés de toutes pièces. Il n'y a donc aucun doute sur le fait que l'acquittement serait la juste mesure que le tribunal devrait prendre, " explique M. Kandolo à la Deutsche Welle.

" En cas de condamnation à la peine capitale, nous allons user de toutes les voies de droit afin de faire libérer Jean Jacques Wondo et nous espérons que le président Tshisekedi ne va pas prendre le risque de faire condamner une personne avec qui il a été dans la lutte pour l'avènement d'un Etat de droit."

En dehors des conditions de détention, notre client Marcel Malanga se porte bien et ne se reproche rien, il est innocent, nous explique maître Ckines Ciamba. Pour lui, il n'y a aucun doute à propos de l'acquittement de son client.

" Le ministère public n'a pas pu démontrer en quoi notre client Marcel Malanga est coupable. Il n'a pu présenter aucune preuve. Le dossier est vide. Nous attendons l'acquittement de notre client, Marcel Malanga, qui sera peut-être prononcé à l'audience de ce vendredi. Si le tribunal n'acquitte pas notre client, nous allons user de notre droit légitime, celui qui est de faire appel à une décision allant dans ce sens-là, " précise l'avocat.

Jean-Claude Katende est activiste des droits de l'Homme. Il doute de l'impartialité de la justice dans ce procès et il déplore le rétablissement de la peine de mort : " dans le contexte où ils ont déjà été incriminés politiquement par ceux qui estiment qu'il y a eu une tentative de coup d'Etat, il va être difficile que ces personnes échappent à la peine de mort. Nous avons été opposés au rétablissement de la peine de mort."

" Notre justice est mise en cause aujourd'hui et ce n'est pas à cette justice qui est traitée de malade, de corrompue, qu'on pourrait remettre la possibilité de condamner des citoyens à la peine de mort."

Jean-Claude Katende rappelle par ailleurs que la Constitution de la République démocratique du Congo interdit les atteintes à la vie. Dans le cas où la peine de mort serait prononcée, il estime que la Constitution sera violée.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.