Le chef du principal parti d'opposition tanzanien a demandé la démission du ministre de l'Intérieur et de dirigeants des services de sécurité, qu'il accuse d'être responsables de la disparition de militants, et menacé de manifestations si aucun d'entre eux ne réapparaît d'ici le 21 septembre. Cet ultimatum lancé par Freeman Mbowe intervient après le meurtre d'un membre de la direction du parti Chadema, Ali Mohamed Kibao, enlevé le 6 septembre et retrouvé mort le lendemain.
Une semaine après l'enlèvement et l'assassinat d'Ali Kibao en Tanzanie, le parti politique d'opposition Chadema réclame une enquête indépendante sur la mort de l'opposant de 69 ans. Ce dernier a été enlevé le 6 septembre et retrouvé mort le lendemain.
Désignant les autorités comme coupables, nombreux sont ceux dans l'opposition à demander des démissions au sein du gouvernement.
Les messages de condoléances et de demandes d'enquête immédiate de la présidente tanzanienne n'auront pas suffi. L'assassinat d'Ali Kibao a choqué le pays et c'est en effet la goutte de trop pour le parti d'opposition Chadema. Son dirigeant, Freeman Mbowe, réclame une enquête indépendante. Il juge que ce sont les mêmes autorités en train d'enquêter qui sont responsables de la mort de Kibao.
Chadema appelle le ministre de l'Intérieur à démissionner
Ces derniers mois, le nombre de disparitions et d'enlèvements a augmenté en Tanzanie, ciblant parfois des activistes et opposants politiques. À un an des élections présidentielles, le climat se tend dans le pays et l'opposition désigne le gouvernement comme responsable de ces crimes. Chadema, notamment, appelle le ministre de l'Intérieur, Hamad Masauni, et les dirigeants des services de sécurité à démissionner.
L'opposition a annoncé un ultimatum au 21 septembre afin de ramener les disparus « vivants ou morts », sous peine de descendre dans les rues de Dar es Salam. Ali Kibao, lui, a été retrouvé mort deux jours après son enlèvement, le corps roué de coup et le visage aspergé d'acide.
La présidente Samia Suluhu Hassan avait exprimé sa « grande tristesse » et demandé « un rapport détaillé sur cet incident extrêmement grave ».
Cette mort fait suite à une vague d'arrestations en août visant des membres de Chadema. Elles ont été dénoncées par des organisations de protection des droits humains, qui ont dit craindre que les pratiques répressives en vigueur sous l'ex-président John Magufuli, décédé en mars 2021, ne resurgissent alors que Samia Suluhu Hassan s'en était jusqu'à présent démarquée.