Dans une affaire qui secoue les plus hautes sphères de l'État camerounais, deux employées du secrétariat général de la présidence de la République se trouvent au coeur d'un scandale judiciaire aux proportions inquiétantes. Cette situation met en lumière des inégalités flagrantes dans le traitement des accusés, soulevant des questions sur l'intégrité du système judiciaire du pays.
Odile Ngobo, diplomate de carrière et ancienne employée au Conseil de sécurité des Nations Unies, se retrouve incarcérée pour "tentative d'escroquerie". Paradoxalement, son arrestation fait suite à la transmission d'un dossier confidentiel au ministre de la Justice, Laurent Esso, concernant un certain Jean Ngakam. L'enquête a pourtant établi qu'elle ne connaissait personne dans cette affaire et n'avait agi en complicité avec aucun individu.
À l'opposé, Nyandjock Judith Marionne, également employée à la présidence et nièce de Chantal Biya, est inculpée pour "complicité d'escroquerie". Contrairement à Ngobo, la justice dispose de preuves de sa collaboration avec d'autres accusés, notamment l'agent de renseignement Kendy Ndalle. Marionne a même avoué avoir perçu de l'argent dans le cadre de cette affaire.
La disparité de traitement entre ces deux femmes soulève l'indignation. Comment justifier la libération de Marionne, dont la culpabilité semble établie, tandis que Ngobo, qui a dénoncé un possible crime, reste derrière les barreaux ? Cette situation met en exergue les dysfonctionnements potentiels au sein du système judiciaire camerounais.
Cette affaire prend une ampleur considérable car elle touche l'entourage proche du président Paul Biya. Elle soulève des interrogations sur l'équité de la justice et la possibilité d'un traitement de faveur basé sur les connexions politiques.