Burkina Faso: Augmentation du capital de la BOAD - Les députés autorisent la ratification d'un accord de prêt de 30,8 milliards FCFA

12 Septembre 2024

Au cours d'une séance plénière tenue, le jeudi 12 septembre 2024, à Ouagadougou, les députés de l'Assemblée législative de Transition (ALT) ont voté à l'unanimité 2 projets de loi portant autorisation de ratification. Le premier était relatif à l'accord de prêt pour le financement du projet d'augmentation du capital de la Banque ouest africaine de développement. Le second portait sur le financement du Projet de développement des chaînes de valeur intégrées de l'élevage du Burkina Faso (PDCVIE-BF).

Le Burkina Faso renforce sa participation à l'augmentation du capital de la Banque ouest africaine du développement (BOAD) par une émission de nouvelles actions pour un montant de 30,8 milliards FCFA. Ce financement est un prêt, signé le 24 mai 2023, à Sharm El Sheikh (Egypte), entre la partie burkinabè et la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) avec un taux d'intérêt de 2% et une maturité de 25 ans.

Le prêt sera rétrocédé à la BOAD pour financer la contribution du Burkina Faso à l'augmentation du capital de l'institution financière. Le mercredi 12 septembre 2024, à Ouagadougou, les députés de l'Assemblée législative de Transition (ALT) se sont réunis en séance plénière pour examiner le dossier.

En effet, ce prêt se justifie, selon le rapporteur de la Commission des finances et du budget (COMFIB), le député Issaka Tapsoba, par le fait que la BOAD s'est dotée d'un nouveau plan stratégique 2021-2025 (le plan Djoliba), adopté par le Conseil des ministres de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) en septembre 2020 avec pour vision « d'être une Banque de référence, pour un impact durable sur l'intégration et la transformation de l'Afrique de l'Ouest ».

A travers ce plan, la BOAD veut accroitre 50% des financements des projets de développement qui devraient atteindre 3 300 milliards F CFA. De façon spécifique, il s'agit de répondre aux besoins croissants des populations de l'UEMOA en infrastructures de transport, d'énergie, d'habitat social, d'agriculture, d'éducation et de santé.

Pour ce faire, les organes délibérants de la Banque se sont engagés à doter l'institution de fonds propres nécessaires en vue de maintenir les ratios d'endettement et d'adéquation des fonds propres à des niveaux confortables, lui permettant de mobiliser des ressources financières à des conditions avantageuses aussi bien sur les marchés financiers qu'auprès de ses partenaires. Face aux questions des députés liées aux financements des projets de la BOAD au Burkina Faso et les risques de l'endettement au regard de la situation sécuritaire, le ministre de l'Economie, et des Finances, Aboubakar Nacanabo, a apporté des éclaircissements.

Un niveau d'endettement soutenable

Le Burkina Faso, selon lui, cherche à atteindre un taux déficitaire de 3% en 2025. Pour ce qui concerne le taux d'endettement, le ministre a indiqué que les critères de convergence prévoient 70% du produit intérieur brut comme niveau d'endettement acceptable. La demande du Burkina Faso est à 56%. Un niveau d'endettement toujours soutenable, a-t-il affirmé. A l'issue du débat général, les députés ont voté à l'unanimité le projet de loi portant ratification à l'accord de prêt.

Les députés ont également au cours de cette séance plénière, autorisé la ratification de l'accord de prêt signé ,le 26 février 2024, entre le Burkina Faso et la Banque africaine de développement (BAD), pour le financement du projet de développement des chaînes de valeurs intégrées de l'élevage au Burkina Faso (PDCVIE-BF). D'un montant de plus de 23 milliards FCFA avec une maturité de 50 ans, ce financement va servir à répondre aux besoins du « projet abattoir de Bobo Dioulasso » a fait savoir le ministre délégué auprès du ministre de l'Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, chargé des Ressources animales et halieutiques Amadou Dicko.

En effet, le projet vise à améliorer les conditions de vie, la sécurité sanitaire et nutritionnelle des populations des régions de la Boucle du Mouhoun, des Hauts-Bassins, des Cascades et du Sud Ouest. Pour son exécution, a confié M. Dicko, un abattoir moderne sera construit dans la ville de Bobo Dioulasso et à Samandeni, une station d'amélioration génétique. Aussi, des micro-projets seront financés dans les 4 régions afin de permettre à la population de produire des animaux pour alimenter les abattoirs. Cela va participer à la création d'emplois. A long terme, a précisé le ministre délégué, l'objectif recherché est de faire en sorte que le Burkina Faso soit un pays exportateur de viande.

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