Madagascar: Descente du Premier Ministre - Les industries et le commerce passés au crible

Le Premier ministre a conduit une réunion avec les responsables du ministère de l'Industrialisation et du Commerce, mercredi. Il a demandé à ce que l'effort dans la mise en oeuvre des projets prioritaires se poursuive.

Droit au but. Les discussions, qui se sont tenues mercredi au palais de Mahazoarivo, ont été précises. Le Premier ministre Christian Ntsay a réuni les responsables du ministère de l'Industrialisation et du Commerce, avec le ministre David Herizo Ralambofiringa. À l'ordre du jour, l'état des lieux de l'industrialisation et du commerce à Madagascar. Des avancées ont été réalisées dans le secteur industriel, mais désormais, les actions doivent s'inscrire dans la continuité.

Entre pépinières industrielles, développement des Zones d'Émergence Industrielle et commerce extérieur avec les produits phares, plusieurs mesures incitatives ont été mises en place. Cependant, il y a aussi l'aspect technique sur le terrain, avec les attentes de la population qui doivent être prises en compte, notamment en ce qui concerne leur pouvoir d'achat.

Lors de l'examen des réalisations dans le secteur industriel, une attention particulière a été portée sur le projet de pépinières industrielles. Le programme « One District, One Factory » (ODOF), initié par Edgard Razafindravahy, vise à transformer localement les produits de première nécessité pour la population. Plusieurs lignes de production (nouilles, farine, sucre, miel, et autres produits de première nécessité) ont déjà été installées à travers l'île.

Jusqu'en juin de cette année, plus de cinquante unités étaient opérationnelles. Le Premier ministre affirme que ces projets sont sur la bonne voie. « Le programme ODOF est déjà en marche à travers toute l'île. La poursuite du projet nécessite cependant la mise en place rapide d'un modèle de gestion pour pérenniser ces infrastructures, ce qui permettra à ces entreprises de prospérer », a-t-il déclaré. L'objectif, comme annoncé dans la politique générale de l'État, est de « ne plus importer de produits finis à court terme », a-t-il ajouté.

Des plans d'action devront être élaborés par la nouvelle équipe du ministère pour poursuivre les efforts entrepris jusqu'à présent. La gestion de l'industrialisation et du commerce reste un travail de continuité, des secteurs économiques délicats, directement liés au quotidien des ménages. « Élaborer un plan d'action clair pour accélérer la mise en oeuvre de tous les projets » est, selon Christian Ntsay, l'une des attentes du gouvernement vis-à-vis de ce département. Le locataire de Mahazoarivo a également insisté sur l'accélération du projet des Zones d'Émergence Industrielle, génératrices d'emplois et de valeur ajoutée.

Mesures

Les mesures incitatives, tant sur le plan juridique que fiscal, ont par ailleurs redonné un nouvel élan au secteur, qui doit être maintenu. Depuis 2021, des mesures ont été instaurées pour amorcer les réformes structurelles du climat des affaires et de l'industrialisation. Ces mesures visent à garantir le décollage du secteur industriel, en parallèle avec celui du commerce. Parmi elles, on peut citer la loi sur les investissements, la loi de programmation industrielle et celle sur les sociétés coopératives.

Ces réformes ont déjà donné des résultats positifs. Par exemple, dans la filière vanille, un modèle de bonne gouvernance a permis au pays d'atteindre un record d'exportation de 4 400 tonnes pour la campagne 2023-2024. De plus, l'adhésion des opérateurs aux réformes a permis d'alimenter la trésorerie du Conseil national de la vanille (CNV), qui affiche cette année un solde positif de plus de cent quatre milliards d'ariary, parfaitement traçables. Cette transparence porte ses fruits.

Le Premier ministre a confirmé que les actions dans le cadre du projet ODOF et dans la filière vanille ont été bien menées, et qu'il est impératif de continuer sur cette voie. D'autres produits, ainsi que d'autres secteurs industriels, nécessitent encore un développement plus approfondi.

Le secteur privé est désormais un partenaire clé de l'État, notamment à travers le pacte sur l'Industrialisation signé l'année dernière entre plusieurs départements, dont le ministère, et les principaux groupements du secteur privé. L'un des objectifs majeurs de cette stratégie est de doubler la contribution de l'industrie dans l'économie, passant de 15% actuellement à 30% d'ici à 2040. C'est un exemple de partenariat public-privé fructueux. En matière d'investissements, pour la première fois, les investisseurs étrangers et locaux bénéficient du même traitement.

De plus, les coopératives ont dorénavant la possibilité d'exporter leurs productions sans passer par des intermédiaires, ce qui constitue une véritable révolution dans la transformation industrielle.

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