Depuis qu'ils ont été réassignés à la distribution de la méthadone aux toxicomanes suivant un programme officiel de désintoxication, les infirmiers montent au créneau. L'annonce leur a été faite par le Directeur du service de santé du ministère de tutelle, dans une lettre datée du mercredi 4 septembre.
Selon Ram Nowzadick, président de la Nursing Association, «l'heure est grave» car les infirmiers ne sont pas habilités, selon leur «scheme of service», à calculer ou doser des médicaments figurant sous le «Schedule 2» de la «Dangerous Drugs Act». Or, la méthadone étant sur cette liste, il affirme qu'un infirmier n'a absolument pas le droit de calculer son dosage ni de le mettre en fiole ou dans un quelconque sachet pour un patient.
«Infirmie pa forme pou prepar dozaz medsin. Ki pou arrive si ena enn erer enn zour dan fiol ki bizin donn enn pasian ek ena problem apre ? Kisanla pou pran responsabilite ? Infirmie ki finn gagn lord, ou dimounn ki finn donn lord-la ? Kisanla pou sanksione ? Bann atribision pa kapav nek sanze san ki get tousala», dit-il. Pour lui, il s'agit d'un «forcing» dont sont victimes les infirmiers. Il précise qu'un infirmier est seulement habilité à administrer un médicament à un patient ou à veiller à ce qu'il le prenne selon le dosage prescrit et recommandé par un pharmacien, un dispenseur, ou un médecin.
Ram Nowzadick, président de la Nursing Association.
Ram Nowzadick, qui ne mâche pas ses mots tant la situation est grave selon ses propres dires, accuse le ministère de la Santé de banaliser à la fois l'administration et la distribution d'un médicament aussi dangereux que la méthadone. Face à l'urgence, il dit avoir sollicité une rencontre au plus vite avec ceux concernés au ministère.
Mais, malgré son courrier et ses nombreux appels, il affirme être toujours dans l'attente, sans aucun retour officiel ni officieux... «Si j'arrive à joindre quelqu'un du ministère, on me dit que la personne concernée n'est pas au bureau et qu'elle sera de retour la semaine prochaine.» Sauf que «nous sommes déjà la semaine prochaine depuis la semaine dernière», ajoute, dépité, Ram Nowzadick.
Héroïne synthétique
Parlant de la méthadone, le professionnel de la santé précise qu'il s'agit d'une forme d'héroïne synthétique : «Se enn opiase, enn ladrog syntetize.» Selon Ram Nowzadick, les patients sous méthadone peuvent parfois manifester des signes de violence en raison de leur addiction et des effets du manque, puisqu'ils suivent un programme de désintoxication. «Bann infirmier expose. Ena dans le passe finn perdi la vue parski finn gagne kout poing dan linet avek bann pasian drogue», dit-il.
Le président de l'association souligne qu'il s'agit d'un autre problème, même s'il affirme ne pas blâmer les patients, qui sont euxmêmes des victimes. C'est une autre faille que Ram Nowzadick impute directement au ministère concerné. Pour lui, le soutien de la police est inestimable et «plus que requis et nécessaire» lors de l'exercice de distribution de la méthadone. Cependant, depuis les dernières mises à jour, les infirmiers et les chauffeurs effectuent cette tâche sans aucune protection.