Tivaouane — Les charrettes ont investi en masse les artères de Tivaouane, à deux jours du Gamou, pour servir de moyen alternatif de transport des personnes et des biens.
La cité religieuse draine énormément de fidèles et de commerçants, venus profiter de l'affluence, pour écouler leurs marchandises, à l'approche de l'évènement marquant l'anniversaire de la naissance du prophète Mouhammad.
Des Sénégalais issus d'horizons divers viennent exercer comme charretiers durant cette période d'affluence où les visiteurs ont du mal à trouver un moyen de locomotion pour se rendre dans leur lieu de résidence.
Gora Diouf, un charretier venu de Diakhao, dans la région de Fatick, transporte des passagers à destination de Kogn Diacka ou de leur lieu de résidence. Selon lui, le business n'est pas encore florissant.
"Depuis mon arrivée ici, il y a deux jours, tout ce que je gagne sert à nourrir mon cheval. Même si on est en saison des pluies où il y a des herbes partout, j'achète du foin et du mil pour mon cheval. Vous imaginez combien je débourse alors rien que la nourriture de l'animal", déclare Gora, la quarantaine.
Son collègue et voisin Ibrahima Fall qui a pris ses quartiers généraux non loin du collège Habib Sy, plaide pour l'indulgence des autorités municipales qui réclament 10.000 F CFA par jour. "Dieu merci, depuis mon arrivée ici, je fais de bonnes affaires", dit-il.
"Hier [jeudi], par exemple, j'ai gagné 20.000FCFA quand j'ai fait mon bilan le soir après avoir acheté du foin et du mil", se réjouit-il, tout en souhaitant "que les jours se suivent et se ressemblent".
Mieux préparé, Saliou Diop est venu avec son neveu, charretier de profession officiant à Guédiawaye.
Ils se partagent les tâches. "Je transporte les marchandises et mon neveu, des pèlerins", explique-t-il, notant que "tout se passe bien, surtout hier [jeudi] et dans la matinée du vendredi, qui coïncide avec la fermeture du +Burd+".
Cette organisation du travail leur permet de ratisser plus large, dit-il, non sans déplorer l'arrogance et le mépris dont font montre beaucoup d'automobilistes dans les artères de la cité religieuse.
Après avoir été à Touba pour exercer le même travail saisonnier, à l'occasion du Magal, les charretiers comptent rappliquer mercredi sur Dakar, avant de se préparer pour Ndiassane, une autre cité religieuse où aura lieu également le Gamou.