En prononçant le 12 septembre la dissolution d'un parlement jugé hostile, le président Bassirou Diomaye Faye espère que les Sénégalais vont lui donner les moyens institutionnels de mettre en œuvre la rupture qu'il a promise. Des législatives anticipées doivent donc se tenir le 17 novembre 2024. Un délai très court et qui va nécessiter une série d'aménagements, comme la suspension du système de parrainages.
Parmi les aménagements à prendre en vue des élections législatives du 17 novembre 2024, il y a la suppression du système de parrainages citoyens pour valider une candidature. Dans un avis rendu par le Conseil constitutionnel du Sénégal - publié au journal officiel le 6 septembre dernier et consulté par RFI -, le Conseil des sages estime que les dispositions du code électoral, relatives aux parrainages, ne sont pas applicables aux élections législatives anticipées en cas de dissolution de l'Assemblée nationale.
L'explication : les délais prévus par la Constitution pour organiser des législatives anticipées - entre deux et trois mois - sont insuffisants pour collecter et vérifier les parrainages. Cet avis avait été sollicité par le chef de l'État, Bassirou Diomaye Faye, début juillet. C'est aussi celui qui fixait la date de la dissolution à partir du 12 septembre.
C'est donc une séquence très courte, avec de nombreuses inconnues, qui s'ouvre. « Sans parrainages, il risque d'y avoir un encombrement » de candidatures, estime déjà un expert électoral sous couvert d'anonymat, qui prédit un scrutin très compliqué à organiser en si peu de temps. Les parrainages avaient été mis en place pour éviter un trop grand nombre de candidatures qui compliquerait le choix pour l'électeur.
Du côté de la présidence, on se veut rassurant. « Le ministère de l'Intérieur va entrer dans une phase de concertations avec les partis politiques pour revenir sur toutes les étapes du processus électoral, et les différents délais », assure Aldiouma Sow, un ministre conseiller au cabinet de la présidence sénégalaise.