Afrique du Sud: Des tensions politiques autour de l'enseignement des langues

En Afrique du Sud, le président Cyril Ramaphosa a finalement bien signé, ce vendredi, la loi sur l'éducation, votée avant les élections de mai dernier, et ce, malgré l'opposition de partis du gouvernement de coalition. Pour éviter de faire imploser ce gouvernement d'unité nationale, le chef de l'État a essayé de trouver un compromis.

Ce sont deux articles de la loi qui ont déclenché un conflit entre l'ANC, le parti au pouvoir, et l'Alliance Démocratique. Ils concernent, entre autres, une certaine perte d'autonomie des écoles publiques à choisir leur langue d'apprentissage, puisque les autorités provinciales auront désormais leur mot à dire.

La deuxième plus grosse formation politique du pays craint que cela fasse reculer l'afrikaans, langue dérivée du néerlandais, parlé à l'époque par les colons.

Cyril Ramaphosa a donc tenté de trouver une solution temporaire : « je vais signer cette loi, pour bien faire passer le message que nous avançons dans la transformation de notre système éducatif. Mais j'ai décidé de reporter l'application des articles 4 et 5, d'ici à trois mois. Cela offrira du temps aux partis afin de délibérer autour de ces questions et de faire des propositions pour que chaque point de vue puisse être respecté. »

Le président se pose ainsi en maître de la négociation, rôle qu'il avait également joué lors de la transition, à la fin de l'apartheid.

Mais cet ultimatum des trois mois ne convainc pas l'Alliance Démocratique, selon son porte-parole Willie Aucamp : « Le fait que le président Cyril Ramaphosa a déclaré que si on ne trouve consensus au-delà des trois mois, la loi sera appliquée malgré tout, cela montre qu'il n'est pas de bonne foi. Et cela ne reflète pas ce qu'il a affirmé dans la déclaration d'intention signée par tous les partis du gouvernement d'unité nationale lors de sa formation. »

Le parti se prépare à contester la loi devant les tribunaux, si aucun compromis ne peut être trouvé.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.