Pravin Gordhan, militant anti-apartheid et figure politique de l'Afrique du Sud post-apartheid, est mort le 13 septembre, à 75 ans.
Pravin Gordhan avait quitté la vie politique après les législatives de mai dernier. Souffrant d'un cancer, il était hospitalisé depuis plusieurs jours. Né en 1949 à Durban, ville portuaire de l'Est de l'Afrique du Sud, il avait commencé la politique pendant ses études de pharmacie à l'Université de Durban-Westville, établissement alors réservé aux "Asians", les Sud-Africains d'ascendance indienne, un des groupes de la classification raciale du régime d'apartheid.
C'est au sein du Natal Indian Congress qu'il participera à la lutte contre l'apartheid, ainsi que dans les structures clandestines de l'ANC (Congrès national africain) de Nelson Mandela et de l'actuel président Cyril Ramaphosa.
Son activisme lui vaudra plusieurs arrestations dans les années 1980. Au début des années 1990, il joue un rôle-clé dans les négociations menant à la fin de l'apartheid et en 1994, aux premières élections multiraciales en Afrique du Sud et est élu député sous les couleurs de l'ANC.
Après avoir dirigé dix ans, jusqu'en 2009, les services fiscaux sud-africains, qu'il a transformés en administration efficace, Pravin Gordhan sera un pivot des gouvernements successifs de l'Afrique du Sud.
Entre 2009 et 2017, deux fois ministre des Finances, il va s'ériger en champion de la lutte contre la corruption et entrer en conflit avec le président Jacob Zuma.
Pravin Gordhan avait acquis une réputation de rigueur budgétaire et de combattant anticorruption. Son dernier portefeuille attribué par Cyril Ramaphosa a été celui des Entreprises publiques.
"Nous avons perdu un dirigeant extraordinaire dont la personnalité modeste dissimulait la profondeur de l'intelligence, l'intégrité et l'énergie", a salué le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, dans un communiqué.