Ile Maurice: Hausse fin septembre, arrérages payés jusqu'à décembre

14 Septembre 2024

Plus d'un mois après l'annonce, on y voit un peu plus clair dans les réajustements salariaux promis par les ministres Renganaden Padayachy, Soodesh Callichurn et Anjiv Ramdhany le 9 août. Un communiqué a été émis par le ministère du Travail hier avec quelques précisions supplémentaires.

Selon le communiqué, les Remuneration Regulations, dont le but est de pallier les distorsions causées par les hausses successives du salaire minimum, ont pris effet à partir d'hier. Le communiqué confirme que les augmentations annoncées doivent être payées aux employés concernés dès la fin de ce mois. Pour les employés du secteur public, la situation était déjà claire dès la conférence de presse du 9 août. Le ministre Anjiv Ramdhany avait annoncé que les fonctionnaires allaient avoir leurs 5 % d'augmentation et arrérages sur le salaire de septembre.

C'était pour le secteur privé que les modalités d'arrérages n'avaient pas été explicitement mentionnées. Alors que beaucoup s'attendaient à avoir la somme sur le salaire de septembre, dans le communiqué d'hier, il est dit que les arrérages doivent être payés au plus tard à la fin de décembre de cette année.

Arnaque électorale ?

Lors d'une conférence de presse de la Private Sectors Employees Union, affiliée à la General Workers Federation, Ashok Subron a fait ressortir plusieurs incohérences de ces compensations qui n'ont pas été résolues. Tout d'abord, il a rappelé que l'année dernière, le ministre du Travail avait dit qu'en mars de cette année, le National Wage Consultative Council soumettrait un rapport sur la relativité salariale à la suite de l'introduction et des augmentations subséquentes du salaire minimum. «Sauf que c'est le président de ce comité en personne qui a eu le contrat pour ce rapport, et personne ne sait ce qu'il contient.» Rien n'a été fait sur le sujet jusqu'à l'annonce des ministres en août. «La formule annoncée ne prend pas en considération tous les secteurs», a fustigé Ashok Subron.

Selon la formule annoncée sur la page Facebook du Gouvernment Information Service , pour les employés du secteur privé qui ne sont pas couverts par les Remuneration Orders, la compensation sera calculée ainsi : base salariale de décembre 2023 + Rs 4 925 - base salariale de janvier 2024. «Le problème avec cette formule est que dans certains secteurs, il y a des accords collectifs. Par exemple, à Froid des Mascareignes, les employés ont eu une augmentation de 5 %. Enn manier koze, zot pou bizin rann kas si bizin tir sa 5 % la osi», a-t-il ironisé.

De plus, le 4 septembre, le National Remuneration Board a lancé un appel pour des représentations avec des employés hors des secteurs couverts par les Remuneration Orders afin de préparer un White Paper sur la compensation salariale. Selon Ashok Subron, il sera impossible de le mettre en place si les élections sont pour cette année. Et au milieu de tout ça, après l'annonce des ministres, le 27 août, la Mauritius Revenue Authority avait déjà mis en ligne les formulaires pour que les entreprises tournées vers l'export puissent s'inscrire pour avoir les aides, mais depuis, ils ont été enlevés car rien n'a été finalisé. Tout ceci a fait dire au syndicaliste que c'était la plus grosse arnaque électorale.

Reeaz Chuttoo, de la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP), a aussi évoqué cette question de Remuneration Orders. Selon lui, il y a un lobby pour que les travailleurs touchant un salaire supérieur à celui prescrit dans les Remuneration Orders ne reçoivent pas le réajustement salarial. Pour lui, accepter une telle décision serait fatal car certains Remuneration Orders n'ont pas été revus depuis des décennies.

«La dernière fois que le Factory Remuneration Order a été revu, c'était en 2001», a-t-il dit. Sur la question d'accord collectif, Reeaz Chuttoo a également dénoncé une «propagande mensongère» selon laquelle les travailleurs soumis à un accord collectif ne devraient pas avoir droit à une augmentation salariale. La CTSP décidera de la marche à suivre lors d'une réunion qui se tiendra le 7 octobre, date marquant la Journée mondiale pour le travail décent.

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