Gabon: La société civile propose plusieurs amendements au projet de Constitution

Au Gabon, les parlementaires de la transition analysent jusqu'au 22 septembre le projet de nouvelle Constitution. Des amendements pourront être proposés, mais la décision finale reviendra aux militaires du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). De son côté, la société civile a livré, ce vendredi 13 septembre, ses propositions d'amendements.

La société civile formule plusieurs amendements au nouveau projet de Constitution au Gabon. Ils ont été présentés ce vendredi 13 septembre. D'abord une réduction du mandat présidentiel de 7 à 5 ans. Elle suggère aussi un allègement de conditions d'éligibilité à la présidence de la République. Sentiment Ondo est le porte-parole de la société civile.

« Nos points critiques, ce sont naturellement les dispositions qui stipulent qu'il faut être né de père et de mère gabonais, eux-mêmes né Gabonais. Être marié à un Gabonais ou à une Gabonaise. La proposition émise par la société civile ici, c'est que cet article viole le Code de la nationalité applicable depuis les années 1960. Cette disposition, en outre, est discriminatoire et excessive ».

Autre enjeu : les critères de destitution du président

Les collectifs citoyens demandent aussi la suppression du poste de vice-président de la République et exigent une plus grande clarté sur les critères de destitution du président de la République a précisé Sentiment Ondo.

« La proposition qui est faite, c'est d'inclure les crimes économiques et financiers, d'inclure la propagande ethnique ou régionale, les prises illégales d'intérêts, le blanchiment des capitaux, les crimes de sang et les répressions de manifestations, dans les motifs d'accusation du président ».

Projet rejeté par un candidat à la future présidentielle

Les acteurs politiques commencent également à se positionner. Parmi les premiers à dire ouvertement « non » à ce projet, Daniel Mengara. Récemment rentré de 26 années d'exil et candidat déjà déclaré à la présidentielle de fin de transition, il dénonce un projet consacrant un hyper-présidentialisme qui a selon lui déjà fait beaucoup de mal au pays, et demande le retour à la constitution consensuelle de 1991.

« Toute cette transition, dit-il, a été conduite pour introniser un seul homme, pour en faire un monarque, le général Oligui Nguema, qui est à mon avis la seule personne aujourd'hui qui aurait pu arrêter tout ce tintamarre et dire : écoutez, je ne veux pas être ce président roi-là, mais il est silencieux, pourquoi parce que c'est en réalité ce qu'il recherche. Il recherche la monarchisation des institutions et je pense qu'aujourd'hui, l'hyperprésidence est absolument avérée dans les propositions qui ont été faites. Vous avez la suppression du poste de Premier ministre. Vous avez le fait que le président garde le pouvoir de dissoudre l'Assemblée nationale, alors que ça, c'est l'un des pouvoirs qu'on voudrait voir supprimer. Donc, nous demandons en réalité une vraie séparation des pouvoirs. Il faut que le président devienne symbolique au Gabon et qu'on aille plutôt vers un système parlementaire parce que nous pensons qu'avec un Parlement puissant, avec un Premier ministre puissant, on peut assurer un minimum d'équilibre des pouvoirs. Et puisque nous avons passé 56 ans sous l'hyperprésidence, je pense que le Gabonais gagnerait aujourd'hui à s'éloigner d'un régime présidentiel. Le régime présidentiel ne nous a pas réussi sous les Bongo. Il ne nous réussira pas sous le général Oligui ».

Il faut que le président devienne symbolique au Gabon et qu'on aille plutôt vers un système parlementaire.

Yves-Laurent Goma Daniel Mengara qui a déposé auprès du gouvernement une demande de reconnaissance de son parti politique, le Congrès des citoyens libres, ainsi qu'un recours devant la cour constitutionnelle de transition pour contester la nomination à la tête de cette transition du général Oligui Nguema, qu'il estime contraire à la charte.

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