Rs 50 000. C'est le montant de caution imposé, hier, 13 septembre à Reedwan Bauluck, qui avait réclamé par le biais de ses avocats, Mes Hisham Oozeer et Nadeem Hyderkhan, sa remise en liberté.
Il avait été arrêté dans le sillage du complot allégué pour dissimuler le meurtre de Nadeem Permessur le 17 août à Lapeyrouse. Un acte visant à pervertir le cours de la justice, estime la police.
Nadeem Permessur, chauffeur de taxi de Pailles âgé de 48 ans et père de deux enfants, avait sombré dans l'enfer de la drogue depuis des années. Ne pouvant plus supporter cette vie, il avait décidé, avec l'appui de sa famille, de commencer un programme de désintoxication. C'est ainsi qu'il s'était rendu, en août, au centre Awaken, une maison reconvertie à Eau-Coulée et dédiée au traitement des personnes dépendantes aux drogues. Selon une source proche de l'enquête, une bagarre entre deux groupes a éclaté dans la nuit du 16 août. Certains patients, dont la victime, voulaient fuir le centre.
Si la magistrature a écouté les débats entourant la motion de mise en liberté du travailleur social jeudi, elle s'est ainsi alignée avec la défense, rejetant les points d'objection de l'enquêteur.
Quant au suspect et travailleur social Javed Hoseny, représenté par Me Melany Nagen et accusé de complot visant à pervertir le cours de la justice, il avait comparu mardi devant le tribunal pour une motion similaire. Cependant, en l'absence d'un représentant du State Law Office (SLO), les débats ont été reportés à jeudi. Finalement, un représentant du SLO a informé la cour à la dernière minute qu'il avait appris tardivement qu'il devait se présenter pour cette motion de mise en liberté, ce qui a conduit au renvoi de l'affaire à vendredi.
Lors de la séance d'hier, l'enquêtrice Nauthoo de la Major Crime Investigation Team, a fourni quatre raisons pour objecter à la remise en liberté de Javed Hoseny. Selon elle, le suspect pourrait ingérer avec les témoins, manipuler les preuves, prendre la fuite et pour sa propre sécurité, il devra rester en détention. L'enquêtrice soutient que des preuves crédibles sont à la disposition de la police, parmi les 'statements' de Reedwan Bauluck, Issac Shamahoun Golamgous, Istiyaaq Caunhye, qui selon elle, auraient incriminé le requérant qui leur aurait demandé de maquiller ce crime lors de leur rencontre à Eau Coulée le 17 août. Sauf que lors de son contre-interrogatoire mené par Me Melany Nagen, le témoin a concédé que certaines informations ne sont pas 'on record'.
«Mon client a-t-il demandé à ces trois suspects d'informer la famille du défunt lorsqu'il a appris la mort de ce dernier au centre?», a demandé l'avocate. Ce à quoi l'enquêtrice a répondu par l'affirmative. Une décision de la cour de Curepipe est attendue le 16 septembre.