Ce week-end, une réunion extraordinaire s'est tenue à l'initiative de la Junior Entreprise Conseil (JEC), sous la présidence d'Emmanuel Ombana, qui a réuni de nombreuses organisations de jeunesse, ainsi que la presse nationale et internationale.
Cette rencontre, destinée à faire la lumière sur des questions essentielles touchant la jeunesse gabonaise, a permis de mettre en évidence des préoccupations majeures, notamment la gestion des 500 millions FCFA alloués au Conseil National de la Jeunesse du Gabon (CNJG) et au Parlement Gabonais des Jeunes (PGJ).
La situation socio-économique de la jeunesse au Gabon est critique. Environ 700 000 jeunes sont au chômage, soit une proportion alarmante dans un pays où la jeunesse représente plus de 1,72 million de personnes, ce qui constitue une majorité significative de la population nationale. Face à ces chiffres, la réunion a rappelé l'urgence d'une gestion transparente des fonds publics, particulièrement ceux destinés à la jeunesse, car ils devraient être utilisés pour pallier le chômage et favoriser l'insertion professionnelle des jeunes.
1. Crise de leadership au sein du CNJG :
Les participants ont d'abord abordé la question du bicéphalisme au sein du CNJG, qui divise l'organisation et freine son efficacité. Après de longs échanges, il a été décidé, à l'unanimité, de demander la dissolution des deux factions concurrentes, afin de restaurer l'unité au sein du CNJG. Une commission sera créée pour examiner les recommandations formulées lors de cette réunion et préparer une assemblée générale qui entérinera les décisions.
2. Absence de contribution de la jeunesse dans le Plan National de la Transitionk :
La réunion a également soulevé un autre point crucial : l'absence de la jeunesse dans les consultations pour le Plan National de Développement de la Transition. Malgré les multiples appels du Président de la République, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, à placer la jeunesse au coeur des priorités nationales, cette absence de représentation dans les processus de décision reste un frein majeur au progrès des jeunes Gabonais.
3. Gestion opaque des 500 millions FCFA alloués à la jeunesse :
Le sujet qui a suscité le plus de réactions fut celui des 500 millions FCFA. Alors que ces fonds sont censés être utilisés pour soutenir des initiatives en faveur des jeunes, la gestion de cette enveloppe reste entourée d'un silence inquiétant. Plusieurs participants ont dénoncé le manque de transparence dans l'utilisation de ces ressources, une situation entretenue par des acteurs de la jeunesse et des représentants du Ministère de la Jeunesse. La question posée par la majorité des intervenants était claire : À qui profite réellement cet argent ?
La jeunesse gabonaise exige désormais des éclaircissements. Comme il s'agit de la gestion de fonds publics, il est impératif d'instaurer une transparence totale dans l'utilisation de ces 500 millions FCFA. Les jeunes, étant directement concernés, ont le droit de savoir comment cet argent est dépensé et pourquoi ils ne bénéficient pas de ses retombées.
4. Actions diplomatiques pour une gestion transparente :
Emmanuel Ombana et les organisations de jeunesse ont décidé de maintenir la pression sur les autorités. Ils prévoient de continuer à interpeller le Chef de l'État et les instances concernées pour obtenir des réponses concrètes. Une diplomatie active sera mise en œuvre pour que les jeunes soient intégrés dans le processus de prise de décision et que des mesures soient prises pour garantir une gestion rigoureuse des fonds alloués.
5. Représentation des jeunes dans les projets d'infrastructure :
Une autre décision clé prise lors de cette réunion est l'intégration des représentants des jeunes dans le comité de pilotage chargé de superviser la construction du nouveau siège du CNJG. Cela permettra de veiller à ce que les fonds soient utilisés de manière appropriée et que les jeunes aient un contrôle sur l'avancement des projets qui les concernent.
Cette réunion marque un tournant dans la mobilisation de la jeunesse gabonaise, qui refuse désormais d'être mise à l'écart des décisions la concernant. La transparence et la bonne gestion des fonds publics sont des exigences non négociables pour une jeunesse qui aspire à un avenir meilleur. À travers leurs actions, Emmanuel Ombana et les organisations de jeunesse présentes ont clairement montré que la jeunesse gabonaise ne restera plus silencieuse face aux injustices et à la mauvaise gouvernance.