Un nouveau round de discussions entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda s'est ouvert à Luanda en Angola où les chefs de la diplomatie des deux pays, sont arrivés le 14 septembre 2024. Que faut-il attendre de cet énième round de discussions entre les deux pays frères ennemis? A quand un accord de paix durable ? Difficile pour l'heure d'apporter des réponses à ces questions. Car, on le sait, il y a eu plusieurs rencontres entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays sans qu'on n'obtienne un accord de paix durable.
Tant que les deux chefs d'Etat que sont Paul Kagamé et Félix Tshisékédi qui ne se blairent pas, n'accepteront pas de se rencontrer en vue d'aplanir les divergences qui les opposent, il sera difficile voire impossible d'obtenir un accord de paix durable qui signera la fin des hostilités dans l'Est de la RDC. Car, si jusque-là, une rencontre entre les deux dirigeants n'a pas encore été possible, c'est parce que la partie congolaise continue de poser comme préalable, le retrait des rebelles du M23 soutenus par des soldats rwandais, des positions qu'ils occupent dans la partie orientale de la RDC. Exigence à laquelle Kigali n'entend pas se plier, estimant qu'elle a le droit de se défendre. Cela dit, on peut, tout de même, saluer la diplomatie angolaise qui, face à l'animosité qui prévaut entre les voisins congolais et rwandais, ne lâche pas prise et met les bouchées doubles pour trouver une solution négociée à la crise.
Il est temps que Paul Kagamé et Félix Tshisékédi se donnent la main
Surtout que le facilitateur kényan William Ruto, lui, a été désavoué, accusé qu'il est, « d'avoir pris fait et cause pour le Rwanda ». C'est le président Tshisékedi himself qui l'a dit, décrétant du même coup, « la mort du processus de Nairobi ». C'est dire donc que, pour l'heure, l'espoir d'une sortie de crise dans l'Est de la RDC, repose sur le médiateur Jao Lourenço qui semble, jusque-là, bénéficier de l'estime de Kagamé et Tshisékédi. Cela dit, dans la mesure où les différents cessez-le feu n'ont pas prospéré, le médiateur devra veiller à ce que soient rigoureusement respectées les décisions qui sortiront de ce nouveau round de discussions.
C'est à ce prix que l'on pourrait aller vers un dénouement durable de la crise et espérer mettre fin à la souffrance des populations qui ne savent plus à quel saint se vouer ; traumatisées qu'elles sont par la résurgence des combats avec leurs lots de violences meurtrières. En tout cas, on espère que ces nouvelles discussions entre la RDC et le Rwanda en Angola, accoucheront quelque chose qui marquera le début d'une étape qui conduira in fine à la désescalade entre les deux pays qui, on le sait, entretiennent des liens historiques, sociologiques et culturels. Car, comme on aime à le dire, il y a un temps pour faire la guerre, et un temps pour faire la paix. Il est donc temps que Paul et Félix se donnent la main, et cela, dans l'intérêt supérieur de leurs peuples respectifs.