Les habitants de la ville de Djibo, dans la province du Soum, ont manifesté encore dimanche 15 septembre pour réclamer plus de sécurité. Hommes, femmes et enfants sont descendus dans les rues, en réponse à une incursion d'hommes armés dans l'un des secteurs de la ville, le 13 septembre, qui a fait trois morts. Les victimes ont été décapitées par les groupes terroristes, selon des sources locales. Les habitants ont alors décidé de s'installer au niveau du camp militaire de la ville.
« Les terroristes entrent dans la ville. Ils tuent nos parents, nos femmes et nos enfants, explique un manifestant dans une vidéo qui clame sa colère. C'est la raison pour laquelle nous sommes sortis pour réclamer plus de sécurité. » « Il faut que le capitaine Ibrahim Traoré se penche sur le cas de Djibo », insiste-il.
Avec leurs effets personnels, ou ce qu'ils ont pu récupérer, des milliers de personnes ont fui certains quartiers de la ville après un ultimatum des groupes armés terroristes. Sur les images diffusées sur les réseaux sociaux, on aperçoit les populations désemparées et fuyant, à pied et à dos d'âne. « Les groupes armés ont donné un ultimatum aux populations de rejoindre les secteurs 7, 8 et 9 de Djibo », confie en effet un habitant sous couvert d'anonymat.
Mais ces trois secteurs sont sous le contrôle des groupes armés depuis un an, font savoir plusieurs habitants. Au lieu de cela, les populations ont donc décidé de se rendre directement au camp militaire de la ville. « Elles disent que là-bas, elles se sentent plus en sécurité », confie un témoin. Des sources sur place indiquent que les habitants de plusieurs quartiers sont déjà installés autour du camp où ils comptent passer la nuit.