Situation chaotique et tendue au sein du shelter L'Oiseau du Paradis jeudi. Selon des sources policières, plusieurs enfants placés dans ce refuge situé à Cap-Malheureux ont commencé à semer la pagaille en fin d'après-midi en grimpant sur le mur d'enceinte et sur le toit. «Ils ont commencé à enlever les fils barbelés du mur avant de partir dîner. Par la suite, les choses se sont envenimées. Ils ont alors enfoncé la porte d'entrée à coups de pierres et saccagé toutes les caméras de surveillance.»
Les extincteurs n'ont pas été épargnés, les pensionnaires les ayant utilisés pour asperger les caregivers. Si bien que la police a dû transporter une employée à l'hôpital SSR, où elle a été admise. «Zot finn pez sa dan so figir...» Les enfants sont aussi entrés dans la cuisine, qu'ils ont mise sens dessus dessous, emportant des saucisses et des oeufs, après en avoir écrasé certains. «Zot ti pe fer telman tapaz ki mem vwazin inn fer konplint.»
Les employés, tous traumatisés par ces incidents, ont fait appel à deux reprises aux policiers de Grand-Baie. Finalement, très tard dans la nuit, ces derniers sont intervenus. Vendredi, quatre mineurs ont été admis à l'hôpital Brown-Séquard. Et vendredi soir, l'abri ressemblait toujours à un champ de bataille. «Pa ti ankor netwaye. Tou ti ankor dezord parey...» Selon des sources autorisées du ministère de l'Égalité des genres, l'incident a été rapporté au ministère. Outre les quatre adolescents - qui souffrent de troubles psychiatriques - internés, les autres enfants du shelter bénéficient à présent d'un soutien psychologique fourni par le ministère.
Du côté de l'opposition, la députée Stéphanie Anquetil a également été informée du problème et parle d'une «mini-émeute» dans ce refuge jeudi soir. «On m'a fait comprendre que des meubles ont été saccagés, les caméras et les vitres ont volé en éclats, et la porte de la cuisine a été brisée. C'est grave, mais ce qui est encore plus grave, c'est qu'au moment des faits, la coordinatrice du shelter, qui est basée au National Children's Council, était injoignable alors qu'elle a un téléphone professionnel. » Elle souligne également que L'Oiseau du Paradis n'a pas d'officer-in-charge à ce jour. «C'est aberrant, voire inacceptable, car il s'agit de la sécurité et du bien-être des enfants qui ont été retirés de leur famille et qui sont sous la responsabilité de l'État.»
Stéphanie Anquetil affirme aussi avoir reçu des informations selon lesquelles les quatre enfants internés à l'hôpital Brown-Séquard étaient introuvables hier matin. «Ils se sont enfuis, selon mes sources.» Cependant, des sources officielles du ministère n'avaient pas encore confirmé cette information.