L'agence canado-britannique Reuters estime que plusieurs paramilitaires russes engagés dans la bataille de Tinzaouatène, au nord du Mali fin juillet dernier, avaient servi en Syrie, puis en Libye. Ils sont entrés au Mali bien avant ce combat, qui a marqué un tournant pour Wagner dans le pays. Cela confirme que le territoire libyen, contrôlé par le maréchal Haftar, continue d'être la porte d'entrée des paramilitaires russes en Afrique.
Selon plusieurs spécialistes, la Libye est, depuis 2023, une sorte de plateforme logistique et une base de stationnement des hommes de Wagner avant leur déploiement dans différents pays africains. C'est dans ce pays également que Moscou a choisi de baser son Africa Corps, qui s'inscrit dans le prolongement de Wagner et qui devrait, en principe, l'absorber à l'avenir.
En plus des combattants de Wagner basés en Libye, des blindés et des véhicules armés utilisés par ces paramilitaires au nord du Mali ont transité, d'après les observateurs, par la Libye. Des avions-cargos russes ont, à plusieurs reprises, atterri dans le sud et dans l'est libyen. Des véhicules armés ont par ailleurs été filmés alors qu'ils débarquaient d'un navire dans le port de Toubrouk. Cette ville de l'est libyen est devenue, selon l'un de ses habitants qui témoigne sous anonymat, une base russe.
La Libye, une base logistique
Dans la stratégie de Moscou, la Libye devrait être la base logistique pour l'envoi de combattants, d'armes et de munitions aux pays africains où elle compte maintenir et renforcer sa présence. Peu importe son nom, Wagner ou Africa Corps, il constitue désormais une extension directe des intérêts de la Russie en Afrique et au Moyen-Orient.
Depuis la mort l'année dernière d'Evgueni Prigojine, l'ancien chef des Wagner, la Russie a admis avoir financé ce groupe. Ces combattants ont été invités à rejoindre l'Africa Corps, récemment créé et mis sous la tutelle du ministère russe de la Défense.