Tunisie: Arrestations massives de sympathisants du parti islamiste Ennahdha

La campagne pour la présidentielle tunisienne a débuté samedi 14 septembre. Un démarrage qui se fait alors que ces derniers jours ont été rythmés par des arrestations nombreuses dans les rangs du parti islamiste Ennahdha, qui évoque une centaine d'interpellations. Un nouveau coup dur pour cette formation qui a dominé la vie politique tunisienne après la révolution et dont les antennes ont été fermées sur tout le territoire en avril 2023. Son président et membre fondateur, Rached Ghannouchi, avait aussi été arrêté et emprisonné, notamment pour financement étranger illicite.

Depuis plusieurs mois en Tunisie, les arrestations se multiplient. Mais celles de cette semaine étonnent par leur ampleur. Ridha Driss, cadre du parti Ennahdha, parle d'« environ 100 personnes, y compris un grand nombre de personnes d'un certain âge, des membres du conseil national de la Choura, des chefs de branches régionales et d'autres membres et militants du parti ». « Nous savons qu'ils sont traduits actuellement devant le pôle judiciaire antiterroriste », explique-t-il.

Dans un communiqué, le parti a dénoncé l'impossibilité faite aux avocats d'accéder à leurs clients. En l'absence de contact direct, Ridha Driss tente de comprendre ce qui a pu leur valoir leur arrestation : « Nous pensons réellement qu'il s'agit d'une volonté du pouvoir de paralyser encore plus le parti et l'empêcher de jouer un rôle dans les élections. Il craint que si sa base (d'Ennahdha) se mobilise suffisamment pour soutenir un candidat, il obtiendra un grand nombre de voix. » Aucune communication officielle n'a été faite à ce stade. Vendredi 13 septembre, lors d'une manifestation, la Ligue tunisienne des droits de l'homme a dénoncé « les arrestations massives » et « le climat de peur » qui s'est emparé du pays.

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