Dans l'est de la République démocratique du Congo, le maire de la ville de Goma a annoncé cette semaine l'interdiction des activités des cambistes, vendeurs de cartes prépayées, opérateurs de transfert monétaire, de travailler au-delà de 17 h. Une mesure prise pour des raisons sécuritaires, mais qui ne fait pas.
Depuis mercredi dernier, les petits commerces ont l'obligation de cesser toute activité à partir de 17 h pour des raisons sécuritaires, selon le commissaire Kapend Kamand Faustin.
Les récalcitrants s'exposent à des sanctions. Baingana Bidogo Augustin, représentant des vendeurs de produits de télécommunication, rappelle au maire que des civils sont tués même la journée.
Pour lui, il faut prendre des mesures pour protéger la population : « Nous nous préparons aussi pour revendiquer notre droit, parce que nous payons les taxes et ils sont censés nous protéger. »
Du côté cambistes, on craint que cette décision ne soit source de dérapages et d'extorsions de la part des services de sécurité. Francis Mutombo, porte-parole de l'ACANOKI, l'association des cambistes au Nord-Kivu : « Je peux demander aux autorités d'essayer un peu d'instruire aussi aux agents de sécurité de ne pas déraper. »
En retour, la société civile de Goma, exige aussi du maire des mesures interdisant la circulation des militaires en dehors des heures de service dans la ville, comme l'explique Christian Kalamo, président de la société civile de la commune de Karisimbi : « qu'il puisse aussi interdire la divagation des militaires dans Goma, surtout dans la commune de karisimbi, mais aussi dans des camps ! »
En janvier dernier, sur fond d'insécurité grandissante, le maire de Goma avait déjà interdit la circulation des motos au-delà de 18 h. Malgré cette mesure, la ville connaît une flambée de violences.