Dans l'est de la République démocratique du Congo, toujours pas de rentrée scolaire dans des écoles primaires conventionnées et publiques au Nord-Kivu, province déchirée par des conflits armés. Deux semaines après la reprise des cours, les enseignants sont en grève.
À l'école primaire d'application de l'institut de Goma (EPAIGO), la porte d'entrée est fermée. Un peu plus loin, à Kesheni, une école catholique conventionnée, ce sont les salles de classe qui sont cadenassées. Pas de cris d'enfants dans la cour, on entend seulement les oiseaux chanter.
Les prestataires de la craie réclament l'amélioration des salaires suite à la gratuité de l'enseignement primaire. Alors que les parents d'élèves s'inquiètent pour l'éducation de leurs enfants, les autorités du Nord-Kivu menacent les grévistes.
Sophia Valinande, porte-parole du Syndicat des enseignants des écoles primaires publiques au Nord-Kivu, demande au gouvernement de respecter ses engagements, seule condition pour que les enseignants reprennent les cours : « Puisque la gratuité a été prônée par le chef de l'État, les enseignants, surtout des écoles primaires, se trouvent vraiment marginalisés. Le gouvernement a ajouté 50 000 francs, ce n'est même pas 50 $. »
Le responsable des écoles du Nord-Kivu 1 à Goma affirme pour sa part qu'il s'agit d'un petit groupe d'enseignants qui serait manipulé. Luc Gbaweza Kabango : « Si ce mouvement continue à se manifester, nous allons considérer que ce n'est plus la grève, ça devient une revendication qui n'a plus son sens, ou sa raison d'être. Et nous avons ouï-dire qu'il y a certaines manipulations. »
Ce mouvement de grève est observé aussi à Butembo et à Béni, deux autres grandes villes du Nord-Kivu.
Alors que les écoles privées fonctionnent normalement depuis la rentrée, les parents d'élèves en appellent à l'implication urgente des autorités congolaises. Les syndicats de Nord-Kivu doivent se réunir aujourd'hui à Goma pour décider de la suite du mouvement.