Burkina Faso: «Si mes enfants sont persécutés, c'est pour m'atteindre», dénonce l'ex-ministre Djibrill Bassolé

Djibrill Bassolé, ancien chef de la diplomatie sous Blaise Compaoré, dénonce le fait de s'en prendre à sa famille. Son ancien aide de camp et son fils aîné ont été récemment emmenés vers une destination inconnue par des individus non-identifiés, selon des proches. « On vit des moments terribles avec mon épouse, de savoir nos enfants mis en danger de mort comme ça, simplement parce que j'ai voulu m'exprimer sur la situation de sécurité de mon pays et de la sous-région », s'insurge le général.

Au Burkina Faso, des proches de Djibrill Bassolé ont été enlevés ces derniers jours à Ouaga. Les 11 et 13 septembre, l'ancien aide de camp et le fils aîné de l'ex-ministre des Affaires étrangères sous Blaise Compaoré (1987-2014) ont été emmenés vers une destination inconnue par des individus non-identifiés, selon des proches.

Les domiciles des enfants du général Djibrill Bassolé ont été visités et fouillés. Des téléphones et ordinateurs saisis. Le 15 septembre, des hommes armés attendaient à la clinique dans laquelle se trouve la fille de l'ancien ministre.

« Nos enfants ne font que rejoindre la liste des centaines de Burkinabè victimes d'exactions »

Djibrill Bassolé, aujourd'hui en exil, dénonce au micro de Magali Lagrange ces méthodes et le fait de s'en prendre à sa famille : « C'est contre ma personne. Parce que mes enfants n'ont jamais fait de la politique, ne sont pas impliqués dans les affaires politiques. S'ils sont aujourd'hui persécutés, c'est pour moi, c'est pour m'atteindre, c'est pour me déstabiliser, c'est pour me faire mal. On vit des moments terribles avec mon épouse, de savoir nos enfants mis en danger de mort comme ça, simplement parce que, moi, j'ai voulu m'exprimer sur la situation de sécurité de mon pays et de la sous-région. »

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L'ancien chef de la diplomatie burkinabè poursuit : « Ce sont des méthodes que nous dénonçons avec la plus grande énergie. Mais, la liste de nos enfants, ne fait que rejoindre la longue liste des centaines de Burkinabè qui sont victimes d'exactions, de répressions et qui vivent un enfer, aujourd'hui. »

Pilier du régime de Blaise Compaoré, Djibrill Bassolé a d'abord été ministre de la Sécurité puis des Affaires étrangères du Burkina Faso. En 2019, il a été condamné à dix ans de prison pour son rôle présumé dans une tentative ratée de coup d'État en 2015, des accusations qu'il réfute et une condamnation dont il a fait appel. Début 2020, il a été autorisé à venir en France pour se soigner et n'est pas retourné depuis dans son pays, qui a connu deux coups d'État ces dernières années.

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