Le destin a durement frappé Elohe, huit mois, et Eloisha, trois ans. Elles ont perdu leur mère, samedi matin, dans des circonstances tragiques. Anabella Jawallia Cabot, âgée de seulement 18 ans, se trouvait dans une voiture qui a dérapé et violemment percuté une rambarde métallique sur la route principale à Castel.
Elle était assise à l'avant du véhicule, aux côtés d'un jeune homme de 23 ans, habitant Résidence Malherbes. L'impact a été si brutal que la rambarde a transpercé son abdomen. À l'arrivée des secours, le conducteur s'était déjà enfui, abandonnant Anabella et les quatre autres passagers à leur triste sort. La police a finalement retrouvé le conducteur dans la journée de samedi et il a été conduit au poste pour interrogatoire. Un test d'alcoolémie a révélé un taux de 59 mg d'alcool dans son souffle. Il a été placé en détention et a comparu devant le Bail and Remand Court hier. Quant à Anabella, ses funérailles ont eu lieu le même jour.
«On a appris son décès cinq heures après...»
À Résidence Hibiscus, où réside la famille d'Anabella, le choc et la douleur sont palpables. De nombreuses questions restent sans réponses. «Qui étaient ces gens avec qui elle était ? Pourquoi avons-nous appris son décès seulement cinq heures après l'accident ?», se demande, dévasté, son oncle. Anabella vivait chez son oncle depuis des années. Vendredi soir, elle était sortie avec des amis, disant à ses proches qu'elle avait un «plan» chez un ami à Curepipe. «Nous connaissions les amis d'Anabella, mais ces personnes-là, nous ne les avons jamais vues ni entendues parler d'elles», ajoute son oncle.
Anabella devait rentrer à la maison samedi pour passer du temps avec ses deux filles et sa famille. Mais vers 10 heures, la famille a reçu l'appel qu'aucune mère, qu'aucun père, ne devrait jamais recevoir : Anabella était morte dans un accident de la route des heures plus tôt. La jeune femme laisse derrière elle une famille en deuil et deux petites filles qui grandiront sans leur maman.
La douleur est immense, la perte, irréparable. «Elle était une battante ; elle faisait tout pour ses enfants. Elle travaillait dur, dans les champs, comme charpentière, maçonne ou femme de ménage. Rien ne l'arrêtait. Elle était pleine de vie et répandait la joie autour d'elle. Oui, comme tous les jeunes de son âge, elle aimait s'amuser, mais c'était une bonne fille», pleure son oncle. Malgré une grossesse précoce qui l'avait contrainte à quitter l'école, Anabella n'avait jamais baissé les bras.
Elle rêvait d'acheter un scooter et d'entamer les démarches pour obtenir une maison de la NHDC. «Mais ce drame a tout détruit. Maintenant, elle ne reviendra plus. C'est triste de voir que certains chauffeurs ne respectent pas la loi. Nous avons perdu notre enfant et ces deux petites grandiront sans leur maman», dit-il, la voix chargée de tristesse.
L'accident s'est produit vers 4 heures du matin. Le conducteur a perdu le contrôle de la voiture, qui a percuté violemment une rambarde métallique. Il a ensuite abandonné la scène, laissant la voiture et les blessés derrière lui. À l'arrivée de la police, quatre jeunes hommes, âgés de 16 à 19 ans, gisaient sur la route, tandis qu'Anabella, toujours dans la voiture, était déjà décédée. Les secours n'ont pu que constater son décès sur place. Les pompiers ont extrait son corps de l'épave et celui-ci a été transporté à la morgue. L'autopsie, pratiquée par le Dr Monvoisin, a conclu à un décès dû à un choc causé par de multiples blessures.
Les quatre jeunes hommes, tous des habitants de Résidence Malherbes et de Dagotière, ont été transportés à l'hôpital Victoria. L'état de santé de l'un d'eux est jugé sérieux. La voiture, lourdement endommagée, a été remorquée au poste de police pour examen.