Burundi: Le prix du sucre multiplié par trois sur fond de pénurie

Au Burundi, après des années d'un contrôle strict du prix du sucre produit par une entreprise locale, la Société sucrière du Moso (SOSUMO), le sucre était devenu de plus en plus introuvable dans le pays, alors que cette entreprise s'enfonçait dans la crise. Le gouvernement a décidé de changer de cap en libéralisant totalement le commerce du sucre, poussant la SOSUMO à multiplier par trois son prix ce week-end.

Cette situation est provoquée par des malversations économiques et une mauvaise gouvernance, selon des ONG qui luttent contre la corruption. La production de la Société sucrière du Moso (SOSUMO) s'est effondrée au cours des dix dernières années : elle est passée de 23 000 tonnes en 2015 à 10 000 tonnes aujourd'hui.

Entre temps, le nombre de consommateurs a explosé sur fond de manque de devises pour en importer. Conséquence : Le Burundi fait face à une sévère pénurie de sucre depuis des années.

Il y a un peu plus d'un mois, le gouvernement a donc décidé de libéraliser totalement son commerce pour y remédier. Les importateurs privés ont tout de suite augmenté leurs prix. La SOSUMO, de loin le premier fournisseur du marché burundais, vient à son tour de revoir à la hausse le prix de son sucre, qu'il a pratiquement multiplié par 3. Il passe de 3 300 à 8 000 francs burundais.

« C'est pour s'aligner sur les prix des importateurs privés et pour tenir compte de notre coût de production », justifie le patron de cette entreprise, Aloys Ndayikengurukiye, qui promet de multiplier par deux la production sucrière de son entreprise.

Au grand dam de la population burundaise, qui a vu les prix de tous les biens de première nécessité exploser au cours des trois dernières années, même si le carburant est de nouveau disponible, après des mois de pénurie.

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