Guinée: Disparition des activistes Menguè et Bah - Leurs avocats «sidérés face au silence de la Cédéao»

Drapeaux de l'ONU et de l'Union Africaine (g-d)

Les avocats de Foniké Menguè et de Mamadou Billo Bah, deux activistes guinéens interpellés par les forces armées dans la nuit du 9 au 10 juillet 2024, interpellent la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) sur la disparition de ces deux membres du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). Maitre Vincent Brengarth s'insurge du « silence » de la Cédéao alors qu'un courrier a été adressé le 13 septembre au président de la Commission de l'organisation sous-régionale.

La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) doit-elle s'exprimer, voire prendre position au sujet des deux membres du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), un regroupement civique en Guinée, arrêtés dans ce pays ? Dans la nuit du 9 au 10 juillet 2024, Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah ont été interpellés par les forces armées et, depuis, ni leurs familles, ni leurs avocats, n'ont eu de nouvelles.

Ce sont ces derniers, regroupés au sein d'un collectif, qui interpellent les plus hautes instances de la Cédéao suite à un courrier envoyé le 13 septembre au président de la Commission et resté sans réponse.

« Impensable de croire que les juridictions guinéennes iront au bout des investigations »

Maitre Vincent Brengarth estime au micro de Guillaume Thibault que « personne ne peut faire semblant » et ignorer les disparitions des deux activistes. « Nous, aujourd'hui, nous sommes sidérés face au silence de la Cédéao sur ce dossier alors même que les deux activistes ont maintenant disparu depuis le 9 juillet dernier et que ça n'ait pas suscité de réaction à la hauteur de la gravité des faits qui sont reprochés aux autorités guinéennes », lance-t-il.

« Personne ne peut plus faire semblant parce qu'il y a un ensemble d'éléments qui mettent en exergue la responsabilité des autorités guinéennes et personne ne peut plus faire semblant parce qu'il est impensable de croire que les juridictions guinéennes vont aller jusqu'au bout des investigations les concernant », poursuit l'avocat.

« Mais on voit véritablement que cet enlèvement non seulement marque une atteinte considérable aux droits de la société civile et que c'est une nouvelle confirmation qu'il n'y a pas véritablement de possibilité d'entrevoir de façon positive l'avenir démocratique de la Guinée. Et aujourd'hui, c'est la raison pour laquelle nous multiplions les différentes initiatives parce que nous avons toujours espoir qu'ils soient toujours en vie. Mais c'est une question qu'on ne se pose pas à l'heure actuelle pour pouvoir, eh bien, multiplier les initiatives, pour pouvoir faire en sorte que la pression sur les autorités guinéennes soit suffisante, pour que tout soit fait, pour permettre leur mise en liberté », conclut Vincent Brengarth.

Pour rappel, une plainte pour disparition forcée contre le colonel Mamadi Doumbouya, qui dirige la Guinée depuis un coup d'État en 2021, avait été déposée en France par les familles de Foniké Menguè et de Mamadou Billo Bah. Ladite plainte avait été déposée le 22 juillet 2024 par les avocats William Bourdon et Vincent Brengarth. Ces derniers avaient été constitués par Hawadjan Doukouré et Assiatou Bah, épouses respectives de Foninké Menguè et de Mamadou Billo Bah. Pour les avocats, les éléments de preuve annexés à la plainte « sont de nature à convaincre de la responsabilité de la junte militaire », dirigée par Mamadi Doumbouya.

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