L premier numéro du bulletin d'information Basungi du Lions club international a consacré son édition sur les causes et impacts des érosions dans la ville de Brazzaville, particulièrement les érosions de l'arrondissement 9 Djiri.
Le phénomène des érosions à Brazzaville, capitale de la République du Congo, représente une urgence environnementale majeure. Entraînant des conséquences dévastatrices pour les infrastructures et les habitants, ce défi nécessite une réponse coordonnée et des solutions innovantes et durables.
C'est ce qui explique cet article du bulletin d'information Basungi qui explore les causes, les impacts et les efforts locaux pour combattre ce problème à Brazzaville en général et à Djiri en particulier. Pour ce bulletin d'information coordonné par Lions Franck Kouassi, les érosions à Brazzaville sont principalement causées par une combinaison de facteurs naturels et anthropiques. Il s'agit de trois causes dont la première est la pluviométrie élevée.
En effet, les précipitations intenses, particulièrement durant la saison des pluies, provoquent un ruissellement rapide et puissant qui érode les sols. En 2023, Brazzaville a enregistré une pluviométrie annuelle moyenne de 1095 mm, selon les données climatiques disponibles. Cette quantité élevée de précipitations, particulièrement concentrée pendant la saison des pluies, a aggravé les risques d'érosions. D'octobre à décembre, cette forte pluviométrie contribue directement à la formation des érosions.
La deuxième cause est la topographie vallonnée. A propos, la géographie vallonnée de Brazzaville favorise un écoulement rapide des eaux de pluie, ce qui augmente significativement le risque d'éroder les sols dans la ville. Une étude menée en 2023 intitulée « Érosions, inondations et mauvais drainage des eaux pluviales à Brazzaville : quelles solutions dans le cadre d'un réaménagement durable de la ville à l'horizon 2030 ? » a permis d'établir une cartographie des zones affectées par l'érosion à Brazzaville.
Cette carte regroupe les zones érodées en trois catégories, en tenant compte de leur degré de destruction et de progression. Il s'agit des érosions de catégorie 1, où il y a la progression rapide, ouvertes et profondes et s'étendent sur plusieurs kilomètres ;
des érosions de catégorie 2, dormantes à progression lente dues au fait de l'intervention des pouvoirs publics ou des populations ; des érosions de catégorie 3, celles-ci sont stabilisées par l'action des pouvoirs publics (construction d'ouvrages d'assainissement) ou des populations (jet des détritus, érection des digues en sacs de sable ou planting d'espèces végétales).
Enfin, l'urbanisation non planifiée. Il s'agit ici de l'urbanisation rapide et souvent anarchique de Brazzaville, sans infrastructures adéquates pour gérer les eaux de ruissellement, qui aggrave le problème des érosions. La population urbaine de Brazzaville a connu une augmentation significative ces dernières décennies, passant à environ 65% de la population totale en 2020. Malheureusement, cette expansion urbaine souvent faite sans planification adéquate entraîne la création de nombreux quartiers informels et non réglementés.
Les impacts des érosions sur la ville de Brazzaville
D'après le bulletin d'information Basungi, les impacts des érosions sur la ville de Brazzaville sont multiples et graves. Il s'agit de trois impacts, dont le premier est la destruction des infrastructures.
Les dommages causés par l'érosion sont considérables, entraînant des coûts élevés de réparation et de reconstruction pour les routes, les habitations et autres infrastructures essentielles.
Par exemple, dans le quartier Don-Bosco, les glissements de terrain ont détruit plusieurs maisons, lieux de culte, cimetières et routes, rendant certaines zones inaccessibles et compliquant ainsi les déplacements quotidiens des résidents. L'ampleur des dégâts causés par ces érosions représente donc un défi majeur pour la ville de Brazzaville, tant sur le plan des réparations que des coûts associés.
Autre impact, les déplacements de la population. En effet, de nombreuses familles à Brazzaville sont contraintes de quitter leurs maisons en raison des risques posés par les glissements de terrain et l'effondrement des sols. Certains quartiers ont été partiellement évacués, laissant les victimes sans abri.
Les quartiers les plus touchés par les érosions comme Don-Bosco, Ngamakosso, Massengo, Mayanga, connaissent fréquemment des déplacements de leurs populations. Ces déplacements sont souvent temporaires, mais peuvent devenir permanents selon la gravité des dommages et la disponibilité des ressources pour la reconstruction.
Enfin, les ravins et débris créés par les érosions à Brazzaville deviennent des foyers de maladies, augmentant les risques sanitaires pour les résidents, notamment par la contamination des eaux et la propagation de pathologies comme le choléra, en raison des conditions d'hygiène précaires dans les zones touchées. Les dommages aux réseaux d'eau causés par les érosions accroissent les risques de contamination de l'eau potable.