Dans le scandale Glencore qui secoue le Cameroun, la SONARA (Société Nationale des Raffineries du Cameroun) brille par son silence. Cette affaire de corruption impliquant le géant du négoce Glencore a révélé des pots-de-vin versés à des fonctionnaires camerounais, entraînant une perte estimée à 420 milliards FCFA pour l'État.
Le mutisme de la SONARA soulève des questions, notamment sur l'implication potentielle de hauts responsables. Ferdinand NGOH NGOH, secrétaire général de la présidence, semble au coeur des spéculations. Son influence présumée sur les nominations à la tête de la SONARA pourrait expliquer ce silence assourdissant.
SIMO DJONOU, ancien DG de la SONARA lors des révélations du scandale, était réputé proche de NGOH NGOH. Malgré sa responsabilité dans l'incendie coûteux de la raffinerie, il fut promu à la COTCO. Son successeur, HAROUNA BAKO, également lié à NGOH NGOH, n'a pas brisé l'omerta sur l'affaire Glencore.
Le procès Glencore, ouvert le 10 septembre 2024 à Londres, n'a suscité aucune réaction officielle de la SONARA. Ce silence contraste avec le sort de Charles METOUCK, ancien dirigeant performant, emprisonné pour avoir refusé des "hautes instructions" présidentielles sur des contrats pétroliers.
Adolphe Moudiki, à la tête de la SNH (Société Nationale des Hydrocarbures), semble viser NGOH NGOH en déposant plainte au Tribunal Criminel Spécial. Cette démarche met en lumière les luttes de pouvoir au sommet de l'État camerounais.
L'affaire Glencore-SONARA révèle ainsi les mécanismes opaques de la gouvernance pétrolière au Cameroun. Entre silences complices et règlements de comptes, l'intérêt national semble le grand perdant de ce scandale aux ramifications tentaculaires.