Burkina Faso: La fille de l'ancien ministre Djibrill Bassolé à son tour interpellée

le général de brigade Djibril Bassolé

Au Burkina Faso, les pressions se multiplient à l'encontre des proches de Djibrill Bassolé. Ce 16 septembre, sur RFI, l'ancien ministre des Affaires étrangères qui a quitté le Burkina Faso depuis 2020, déclarait : « Nous vivons des moments terribles avec mon épouse, de savoir nos enfants mis en danger de mort, simplement parce que j'ai voulu m'exprimer sur la situation de la sécurité dans mon pays. » En fin de semaine dernière, son aide de camp et son fils ainé, Aziz, ont été arrêtés. Ce lundi soir, c'est l'une de ses filles, Yasmine Bassolé, qui a été interpellée puis emmenée dans un lieu inconnu, indiquent des membres de sa famille.

« Bonjour, je suis Yasmine Bassolé. » Ce message a été enregistré ce lundi. Yasmine Bassolé était alors dans une clinique de la capitale du Burkina Faso, suite à un malaise, rapporte Guillaume Thibault, journaliste du service Afrique. C'est en sortant de ce bâtiment, vers 17h, qu'elle a été arrêtée par des hommes en civil qui circulaient dans des véhicules banalisés, indique l'un de ses proches présents au moment des faits.

Dans l'audio qui dure 6 minutes, Yasmine Bassolé raconte que dans la nuit de vendredi à samedi, quatre hommes armés, qui ont refusé de décliner leurs identités et leurs grades, ont pénétré de force dans son domicile, pour effectuer « une perquisition ». La fille de l'ancien ministre des Affaires étrangères déclare avoir été frappée et que c'est le retour de son mari, au coeur de la nuit, qui a entrainé le départ de ces hommes.

« Emmenée pour une destination inconnue »

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Samedi, la fille de Djibrill Bassolé s'est donc rendue à l'hôpital, un hôpital immédiatement bouclé par des hommes chargés de la surveiller, affirme-t-elle : « Il y a des éléments qui montent la garde à deux pas de ma chambre. Ils sont deux, parfois trois. Tout l'hôpital a été quadrillé par leurs éléments, depuis que je suis là. »

Joint par RFI, Djibrill Bassolé a confirmé l'interpellation de sa fille, « emmenée pour une destination inconnue ». L'ancien ministre de Blaise Compaoré estime que les trois arrestations de ces proches font suite à ses déclarations sur la situation sécuritaire. En juin dernier, il a par exemple déclaré à la presse locale : « On peut simplement constater à l'évidence qu'il existe des tensions et un malaise au sein des armées à cause des affres de la situation chaotique de sécurité. »

Pilier du régime de Blaise Compaoré, Djibrill Bassolé a d'abord été ministre de la Sécurité puis des Affaires étrangères du Burkina Faso. En 2019, il a été condamné à dix ans de prison pour son rôle présumé dans une tentative ratée de coup d'État en 2015, des accusations qu'il réfute et une condamnation dont il a fait appel. Début 2020, il a été autorisé à venir en France pour se soigner et n'est pas retourné depuis dans son pays, qui a connu deux coups d'État ces dernières années.

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