16 septembre 2023 - 16 septembre 2024. L'Alliance des Etats du Sahel (AES) a un an ! A l'occasion, le Président en exercice de la Confédération AES, le colonel Assimi Goïta, s'est adressé aux peuples de l'espace, le dimanche 15 septembre 2024, dans une allocution télévisée où il a réaffirmé la volonté des dirigeants des trois pays, le Burkina, le Mali et Niger, d'oeuvrer avec et pour les peuples de cette partie du continent meurtrie par des attaques terroristes d'une violence inouïe. L'AES, a-t-il dit, « est avant tout une Alliance des peuples et travaille à protéger les populations et améliorer leur bien-être ».
Voilà qui ouvre la porte à ces 70 millions de Sahéliens opprimés et martyrisés qui vivent sous le joug d'un dictat dont les maitres à penser n'ont cure de leur calvaire qui dure depuis plus de 10 ans. Face à cet « abandon » et cette indifférence, il a fallu prendre ses responsabilités parce qu'il vaut mieux être seuls que mal accompagnés. Toutefois, le colonel Goïta a indiqué que la dernière-née des organisations sous régionale est bien ouverte à tous, « dans le strict respect de la Charte de du Liptako-Gourma instituant l'Alliance des Etats du Sahel » dont la volonté des peuples est la ligne maitresse.
Les peuples de l'AES, comme de tous les Etats en lutte, ne désirent que la paix, le bon voisinage et surtout la nécessité de dialoguer d'égal à égal avec tout le monde. Un an après la création de l'Alliance, ce paradigme devient progressivement la règle, avec un modèle de gestion du pouvoir où les destinateurs, c'est-à-dire les pouvoirs en place, ne portent que la voix des destinataires, cette masse de sans voix qui n'aspire qu'à la paix, la sécurité, la non-ingérence dans les affaires intérieures et le développement par soi-même.
C'est dire que cette guerre de souveraineté et d'indépendance véritable menée par ces trois pays, aurait pu mobiliser partout sur le continent parce que ceux qui subissent les lourdes conséquences sont bien les populations recluses, qui même en temps de paix, ne sont pas moins maltraitées, exploitées. Ce peuple qui aspire tant aux retombées de la croissance à Ouagadougou, à Bamako qu'à Niamey se retrouve donc dans une nouvelle osmose, donnant de la voix « à chaque coin de rue », pour se faire entendre.
Le meilleur messager de la prison, c'est bien le prisonnier, dit-on. Les meilleurs messagers des peuples de l'Alliance sont bien ces fils nés dans cette partie du monde toujours perçue comme une région pauvre sans avenir et dont le destin dépendra toujours de l'aide au développement.
L'an I de l'AES, loin d'une quelconque autosatisfaction, demande aux populations, véritables maitres du jeu, de retrousser les manches, de prendre véritablement place dans ce combat qui est le leur, pour la libération devant déboucher sur la souveraineté véritable d'un continent resté, depuis des siècles, le pré carré de puissances extérieures. Du reste, ces bâtons dans les roues de ces trois pays pourtant considérés comme pauvres, doivent renforcer l'engagement et la lutte du peuple qui a bien compris le manège.
Sinon, comment des pays dit pauvres peuvent-ils à la fois faire la guerre et réussir à investir dans tous les pans du développement ? Le peuple a sa réponse qui réside dans la gouvernance par l'exemple, le patriotisme. Le combat de toute évidence sera dur, mais chaque fois, des noeuds seront dénoués. Le peuple souverain devra alors continuer ce qu'il a toujours su faire et qui suscite interrogations et admirations. La saveur des fruits ne se mesure qu'à l'aune des épreuves surmontées dans leur récolte. Cette alliance fait déjà rêver et ce n'est que le début.