Thiénaba — Le ministre de La Microfinance et de l'Economie sociale et solidaire, Alioune Dione, représentant le gouvernement à la cérémonie officielle du gamou de Thiénaba, a invité lundi les foyers religieux à contribuer, par leurs messages et leurs prières, à endiguer les "phénomènes récurrents" de l'émigration irrégulière et des accidents de la route.
Alioune Dione a invité les guides religieux à formuler des prières pour les accidents de la route que d'aucuns attribuent, selon lui, à des "esprits maléfiques" et à des "pratiques occultes". "Nous vous demandons aussi de parler aux conducteurs, parce que plusieurs facteurs sont impliqués : les routes, les véhicules et le comportement humain", a-t-il dit, en présence de Serigne Baye Assane Seck, khalife de Thiénaba.
"A ce propos, nous vous sollicitons pour appeler les talibés [disciples] à la discipline et à la bonne conduite sur les routes, vous qui avez plus d'influence sur eux", a lancé l'officiel. Il a assuré que "l'Etat fera le reste, en prenant des mesures idoines".
"Concernant l'émigration irrégulière qui est aussi un phénomène, nous osons espérer que si vous leur parlez, et si nous [du gouvernement] prenons des mesures, de notre côté, nous pourrons y mettre un terme", a poursuivi Alioune Dione, en langue wolof.
Pour lui, les messages des religieux à l'endroit de leurs disciples et leurs prières, conjugués aux mesures prises par l'Etat, peuvent aider à arrêter ces deux phénomènes, à l'origine de beaucoup de pertes en vies humaines.
L'émigration irrégulière est un "phénomène structurel" lié à une "morosité économique", consécutive à de "mauvais choix économiques" de l'ancien régime, estime Alioune Dione.
Il dit avoir reçu, en tant que ministre de la Microfinance et de l'Economie sociale et solidaire, des "instructions fermes du président et du Premier ministre, pour la création de beaucoup d'emplois".
"Nous avons commencé, mais étant aux affaires il y a juste quelques mois et n'ayant même pas reçu le budget, il n'est pas possible de faire grand-chose", a-t-il dit, invitant les religieux à appeler les fidèles à la patience.
La nécessaire collaboration entre le spirituel et le temporel
"Le Sénégal compte trois institutions, à savoir les institutions politiques incarnées par l'Etat, les institutions sociales que sont les ménages et les institutions sociologiques, représentées par les foyers religieux", profondément ancrés dans la société sénégalaise, relève Dione.
Pour lui, ce sont en définitive, les deux institutions sociologiques et politiques représentant respectivement les pouvoirs spirituel et temporel, qui sous-tendent le pays.
Evoquant le thème choisi cette année pour le gamou de Thiénéba, à savoir "Education, paix sociale, prospérité, les enseignements de l'islam : l'exemple de Thiénaba", il l'a mis en parallèle avec le projet pour lequel 54% des électeurs sénégalais ont porté le président Bassirou Diomaye Faye au pouvoir.
Ce projet a pour vision d'arriver à "un Sénégal juste, souverain et prospère", a-t-il rappelé, ajoutant que l'éducation et la paix, chères à l'islam, mènent à la prospérité, objectif ultime du présent gouvernement.
"Ce point de convergence montre qu'il faut que le spirituel et le temporel coopèrent, estime Alioune Dione. Sur ce, vous devez savoir que vous partagez la même mission, chacun d'entre vous s'occupant d'un aspect."
Evoquant les enseignements de Serigne Amary Ndack Seck, le fondateur de Thiénaba, cités par le conférencier qui introduisait le thème selon lesquels, un "dirigeant doit être préparé", il a affirmé que le président de la République, tout comme son Premier ministre, "ont été préparés".
"Je vous demande de prier pour eux, pour que rien ne puisse les diviser", évoquant des organisations politiques et des organes de presse qui travaillent à semer la discorde entre ces deux responsables de la réussite desquels dépend celle du pays.
Le ministre de la Microfinance et de l'Economie sociale et solidaire, note que la contribution du spirituel à la co-construction prônée par le président de Faye, est rassurante.