Les djihadistes du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), affiliés à Al-Qaïda, ont revendiqué des attaques ce mardi dans la capitale malienne.
Bamako a tourné au ralenti ce mardi avec un trafic fortement perturbé en raison de l'attaque qui a donc visé tôt ce mardi matin l'école de la gendarmerie, située sur la route de l'aéroport international de Bamako.
Les accès menant aux commissariats de police de la rive droite du district sont bouclés, à travers un cordon de sécurité. Les commerces, les établissements financiers ou encore les organisations internationales ont tous baissé leurs rideaux.
Fatoumata, agent de santé, a presque vécu l'attaque en direct.
"Les tirs ont commencé vers 3h30 du matin, je suis donc sortie de ma chambre pour venir voir. J'ai ainsi mis mon nez dans un trou pour voir ce qui se passait dehors. J'ai vu des motocyclistes qui tiraient sur la route en descendant vers la gare routière de Sogoniko. J'ai ensuite dirigé mon regard sur le quartier de Faladiè, ils tiraient du marché à bétail, le Graabal, vers l'école de la gendarmerie. C'est ensuite qu'il y a eu une forte détonation, un tir d'obus, qui nous a fait trembler. Ce n'était pas un entraînement militaire, c'était clairement une attaque terroriste", raconte Fatoumata.
Le Jnim revendique
C'est le JNIM, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, qui a revendiqué cette attaque coordonnée qui serait partie, selon certains témoignages, du marché à bétail, le Graabal de Faladiè.
De sources sécuritaires, les patrouilles des FAMa, les forces armées maliennes, se dirigeraient désormais vers cette zone qui accueille aussi des camps de déplacés du nord et du centre du pays.
Aly, 14 ans, se dit choqué par l'ampleur de l'attaque.
"C'est en quittant la mosquée après la prière du matin (Fajr), que nous avons entendu une forte détonation, on aurait cru que c'était l'explosion du pneu d'un véhicule. Je n'avais jamais rien entendu de pareil. Des tirs nourris de 5h à 7h du matin, ça fait vraiment peur. Il y avait des tirs partout ", explique Aly.
Pas de bilan
Au-delà des versions divergentes du JNIM et des autorités, le mode opératoire et le bilan humain restaient dans la journée mal définis, dans un contexte de tension et de fortes restrictions imposées à la circulation de l'information.
"La situation est sous contrôle", a affirmé sur la télévision d'Etat le chef d'état-major des armées, le général Oumar Diarra.
"Les terroristes ont été neutralisés. Le ratissage continue", a-t-il dit. L'armée a appelé la population au calme.
La télévision a montré des images d'une vingtaine de prisonniers les mains liées et les yeux bandés.
Le général s'est contenté de parler de "tentatives d'infiltration un peu complexes" dans l'école de gendarmerie, sans évoquer d'attaque contre l'aéroport, contrairement aux jihadistes.
L'école de gendarmerie se trouve à quelques minutes seulement par la route du secteur aéroportuaire, où l'aéroport militaire jouxte les installations civiles.
Une source du Renseignement a fait état de l'emploi de lance-roquettes par les assaillants.
Les combats entre les forces armées maliennes et les combattants du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans se poursuivent désormais aux abords de l'aéroport de Bamako, dont les accès sont fermés. Conséquence : tous les vols sont momentanément suspendus.