Au Congo, depuis cinq jours, des banlieues jusqu'au centre-ville, la capitale congolaise, Brazzaville, ploie sous les immondices. Les odeurs pestilentielles et l'air impur envahissent la ville alors que les agents de la société chargée de collecter les déchets sont en grève pour réclamer des impayés.

Tôt ce matin, autour du petit marché de Massengo, au nord de la ville, un troupeau de cochons fouille un tas d'ordures sous le regard désabusé des passants : « Je dirais que c'est déplorable et quand même assez triste avec tout ce que nous avons comme problèmes [rareté de l'eau au robinet, coupures de courant, NDLR].

Voir encore toutes ces choses, ça déstabilise. Je trouve que ce n'est pas du tout bien. Sincèrement, voir de telles choses au XXIe siècle, ce n'est pas normal et c'est dérangeant. » « Ça nous dérange beaucoup. Ce n'est pas bien de voir de telles choses. On n'est pas bien : il y a des moustiques et le paludisme un peu partout », se plaignent des habitants rencontrés dans la rue.

Des rues étouffées par les déchets

Les bacs à ordures débordent aussi le long des principales artères de la ville, qui se rétrécissent par endroits. Les déchets sont brûlés à toute heure du jour ou de la nuit, sans considération pour la sécurité des habitants. « Les maladies pulmonaires sont dues à toutes ces ordures. L'air que nous respirons est impur. Donc, l'État congolais doit fournir des efforts pour arrêter tout cela », déplore un habitant.

Depuis cinq jours, les éboueurs de la société Averda ont arrêté de travailler, car ils ne perçoivent plus leur salaire depuis plus de trois mois. La société, de son côté, attend toujours les montants qui doivent être alloués par le gouvernement.