En Afrique du Sud, une conférence sur la guerre à Gaza organisée par le think-tank « New South Institute » suscite la polémique. À partir de ce mercredi 18 septembre et pour trois jours, le dialogue abordera la polarisation des discours autour du conflit au Proche-Orient. L'événement se tiendra dans un format hybride, à la fois en ligne et en présentiel. En réaction, plusieurs organisations dénoncent un débat aseptisé et une normalisation de la situation à Gaza. Cette initiative intervient alors que l'ONU débat d'une résolution soumise par l'autorité palestinienne réclamant la fin de l'occupation israélienne.
Les organisateurs de la conférence souhaitent apporter de la « nuance » au débat public autour de la guerre à Gaza, qu'ils estiment dominé par une forte polarisation. Avec l'Afrique du Sud qui s'apprête à présider le G20 en 2025, ils estiment qu'il est essentiel d'interroger les discours politiques sur le conflit au Proche-Orient.
Parmi les participants attendus figurent des universitaires internationaux, l'ancien président de la Cour pénale internationale, le Nigérian Chile Eboe-Osuji, et Salam Fayyad, ancien Premier ministre palestinien.
Accusations de « normalisation »
L'initiative n'a cependant pas été bien accueillie par plusieurs organisations de la société civile sud-africaine, notamment la campagne locale de boycott, désinvestissement et sanctions contre Israël (BDS). Lors d'une conférence de presse, les représentants de ces organisations ont accusé la conférence de tenter de « justifier » et de « normaliser » la situation à Gaza. Ils regrettent également que le terme « génocide » ne soit pas utilisé par le think-tank.
En réponse à ces critiques, Ivor Chipkin, l'organisateur de l'événement, a dénoncé des méthodes « stalinistes » dans une lettre adressée aux participants. Il a toutefois confirmé que la conférence se tiendra comme prévu.
Sur le plan juridique, Pretoria doit déposer en octobre un mémoire pour soutenir sa procédure devant la Cour internationale de Justice. Plusieurs États se sont joints à cette initiative, montrant ainsi leur soutien à la démarche sud-africaine.