Sierra Leone: Les failles du secteur de la construction mises à nu par un effondrement d'immeuble

Les recherches se poursuivent pour trouver d'éventuels survivants après l'effondrement d'un immeuble de sept étages dans la capitale du Sierra Leone, Freetown. Lundi, au moins huit personnes ont été tuées, dont trois enfants, lorsque ce bâtiment abritant de logements et de commerces s'est effondré. Si la cause de l'accident reste encore à déterminer, il est loin d'être un cas isolé. Cet énième effondrement a suscité un tollé dans l'opinion publique.

Déjà au mois d'août, Freetown a vu dans la même journée l'effondrement de deux bâtiments, survenu à quelques heures d'intervalle. Deux accidents qui ont fait trois victimes et plusieurs blessés. L'année 2024 est devenu la plus meurtrière en ce qui concerne le nombre de victimes tuées dans les effondrements d'immeubles au Sierra Leone, selon l'Agence nationale de gestion des catastrophes (NDMA).

Mohamed Lamarana Bah, directeur de communication de l'agence, pointe la mauvaise qualité des matériaux de construction. « La plupart du temps, lorsque nous évaluons les suites de l'effondrement d'un bâtiment, nous remarquons qu'il y a beaucoup de sable utilisé dans le mélange de ciment et que les fers à béton censés soutenir les poutres et les fondations sont trop faibles. Dans la plupart des cas, ce sont des entrepreneurs charlatans qui utilisent des fers à béton. Certaines personnes ne veulent pas payer des ingénieurs pour qu'ils fassent un travail de qualité, alors elles finissent par faire appel à ces entrepreneurs charlatans pour réaliser leurs travaux de construction. »

L'immeuble qui s'est effondré ce lundi avait des fondations prévues pour soutenir quatre étages seulement alors qu'il en avait sept. Un autre problème : des commerçants qui louaient l'immeuble y entreposaient des affaires trop lourdes comme des tonneaux d'huile. Les recherches des victimes se poursuivent. Les secouristes s'attendent à en trouver d'autres sous les décombres, ce qui pourrait alourdir le bilan.

Mardi, le président Julius Maada Bio s'est dit attristé par ce nouvel accident et a exprimé ses condoléances aux familles des victimes.

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