Depuis le retour de l'actionnaire BMK au mois d'avril dernier, Madagascar Oil a connu des péripéties constituées de renversements de situation en tout genre, une véritable saga. Tout récemment, le tribunal auprès du Pôle anti-corruption (PAC) a condamné un ancien directeur général et ses complices pour détournement de fonds.
Paiements
Après quelques mois de silence, la saga Madagascar Oil reprend. Récemment, le PAC a désigné un ancien directeur général de Madagascar Oil et non moins Consul honoraire d'un pays du Pacifique à Madagascar, coupable d'un délit de détournement de fonds. Le tribunal lui reproche notamment de s'être fait indûment payé grâce à un mécanisme de prestataires dont il a été le bénéficiaire malgré une mise en congé sans solde par son employeur.
On rappelle que dès le retour au contrôle de Madagascar Oil de l'actionnaire Benchmark par une décision de la Cour suprême des Bahamas, laquelle a décidé une restructuration financière de la société au début de l'année dernière, un différend a éclaté au grand jour à la suite de l'éviction du directeur général. Une véritable guerre de communication s'en est suivie par voie de presse, les deux parties s'accusant mutuellement d'illégalité et d'abus.
L'ancien directeur général accuse publiquement les nouveaux dirigeants d'une prise de contrôle illégale de la société et de vol de ses effets relatifs à sa fonction de consul tandis que la société l'accuse à son tour de détournement et d'abus de biens. L'on attend la suite de l'affaire, le principal accusé assurant aussi des responsabilités au sein d'une chambre de commerce et représente un pays étranger à Madagascar.
Incertitudes
Des recours en justice sont également entrepris par les deux parties et si le tribunal a donné raison à Madagascar Oil sur ce présumé détournement de fonds, la société est loin d'être sortie de la zone de turbulences pour la simple et bonne raison que l'affaire est de nouveau en appel et que d'autres recours sont en attente de jugement y compris à l'extérieur, notamment sur l'île voisine de Maurice.
Dans le milieu des affaires, l'on reconnaît que ces procédures judiciaires ne facilitent pas la reprise du développement de la réserve de Tsimiroro. « Ces soubresauts créent de vraies incertitudes et peuvent impacter la longue marche de mise en production de pétrole à Madagascar », indique-t-on. Du vrai gâchis quand on sait que cette exploitation dispose d'une importance particulière, notamment pour résoudre les problèmes d'approvisionnement en carburant de la JIRAMA qui peut tirer avantage de l'huile lourde de Tsimiroro extraite localement, de bonne qualité et surtout moins chère.