L'opposition ne veut pas abandonner facilement son plan de voir Marc Ravalomanana à la tête de la Commune Urbaine d'Antananarivo dans les mois qui viennent. Après Julian Randriamorasata, les députés de la plateforme Firaisankina se sont rués au bureau de la CENI à Alarobia, hier.
« Il s'agit d'une décision politique ». C'est ainsi que les députés de la plateforme Firaisankina, dirigés par le 7ème vice-président de l'Assemblée nationale, Siteny Randrianasoloniaiko, considèrent le refus d'enregistrement de la candidature de la liste de candidats TIM par l'Organe de vérification et d'enregistrement de candidatures (OVEC) d'Antananarivo, en marge d'une rencontre avec les membres de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), à Alarobia, hier.
« Nous souhaitons que la CENI continue comme ce qu'elle a fait durant la dernière présidentielle en favorisant la tenue d'une élection inclusive avec la participation de tous car c'est dans sa prérogative de rester indépendante », a soutenu Siteny Randrianasoloniaiko avant d'ajouter, « l'opposition a toujours fait l'effort que ces élections puissent se dérouler dans les meilleurs conditions ». Marc Ravalomanana reste, selon ses explications, le candidat de la plateforme Firaisankina car tout ce qui s'est produit relève d'une simple manœuvre politique et sa candidature est tout à fait légale.
Preuves
« La CENI nous a promis qu'il y a une procédure à suivre et elle attend jusqu'à demain [aujourd'hui] dans la fin d'après-midi pour se fixer sur le cas de Marc Ravalomanana et des 58 conseillers de sa liste », a poursuivi Siteny Randrianasoloniaiko. En tout cas, Rina Randriamasinoro, secrétaire général du parti Tiako i Madagasikara de l'ancien président a profité de l'occasion pour répondre à la ministre de l'Économie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison qui a expliqué dans la matinée que la décision de la Direction générale des impôts (DGI) fait suite à un engagement non-honoré de Marc Ravalomanana à régler ses arriérés fiscaux avant la présidentielle de 2023.
« Qu'elle sorte les preuves de cet engagement au grand public. Il n'y avait jamais eu d'engagement entre l'ancien président et la DGI », s'est défendu le député du 4ème arrondissement de Tana et non moins mandataire de Marc Ravalomanana à la dernière présidentielle.
Confusion
Quoi qu'il en soit, dans une lettre adressée au président de la CENI, ce lundi, Julien Andriamorasata, mandataire du candidat Marc Ravalomanana, a expliqué qu'il n'y a pas de raison de refuser sa candidature. « Il est complètement absurde sur le plan juridique qu'une personnalité ayant fait partie de la liste officielle des candidats retenues par la CENI lors des élections présidentielles puisse être recalée aux élections municipales de 2024 sous prétexte fallacieux d'une prétendue carence relative aux obligations fiscales », peut-on lire sur cette missive.
Le mandataire a rappelé que le candidat Marc Ravalomanana a déjà été candidat aux élections présidentielles de 2023, durant lesquelles il a respecté les conditions d'éligibilité en ayant rempli, entre autres, ses obligations fiscales. « Aucun changement n'a eu lieu en ce qui concerne sa situation vis-à-vis de l'Administration fiscale depuis lors », a-t-on précisé. Le camp Ravalomanana se demande si on fait exprès de tout mélanger.
Il y a, selon les explications, une confusion entre « la personne physique » et la « personne morale ». « Les allégations infondées ayant trait à de prétendues irrégularités du candidat Marc Ravalomanana, une personne physique, vis-à-vis des obligations fiscales des années antérieures ne devraient justifier en aucun cas la non délivrance de l'attestation », ajoute-t-on. Ainsi, il souhaite que la loi soit respectée et qu'une distinction soit faite entre l'ancien président et les dettes de ses sociétés, qui sont d'ailleurs des sociétés anonymes.
De plus, l'État se voit, selon les explications, en mauvaise posture pour sanctionner lesdites sociétés, lesquelles ont cessé de fonctionner depuis les pillages dont elles étaient victimes en 2009. Faut-il souligner que le groupe TIKO devrait être indemnisé par l'État à hauteur de 1.461.367.732.146 ariary.