Madagascar: Candidature à Antananarivo - Le voile se lève sur le cas Ravalomanana

Avec les débats autour du certificat de régularité fiscale de Marc Ravalomanana, la ministre de l'Économie et des Finances apporte une explication sur la décision de l'administration fiscale.

Le mystère commence à être démêlé. Privé de certificat de régularité fiscale ou État 211 bis, l'ancien président Marc Ravalomanana voit sa candi- dature rejetée par l'instance compétente. Depuis la lettre de l'organe de vérification et d'enregistrement des candidatures (Ovec) de samedi, le patron du TIM et son entourage n'ont cessé de marteler que si un État 211 bis a pu être délivré pour lui en 2023, il est logique qu'on lui en procure un nouveau cette année.

Lors d'une conférence de presse en marge de l'organisation de l'assemblée générale de l'Africa 50, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l'Économie et des Finances, a apporté une explication au fait que la direction générale des Impôts (DGI) refuse de donner à Ravalomanana son certificat de régularité fiscale. Selon le grand argentier, l'ancien chef d'État s'est vu octroyer le certificat fiscal l'année dernière car il s'est engagé à payer ses arriérés fiscaux cette année.

Pour la ministre, « avant la présidentielle, il [Ravalomanana] a signé une lettre d'engagement reconnaissant ses arriérés fiscaux et dans laquelle il s'est engagé à les régler. Et comme c'est un adulte qui a signé et a donné sa parole, l'administration fiscale lui a fait confiance et lui a délivré son certificat ». Pour les élections à venir, le patron du TIM devra donc payer ses arriérés fiscaux avant de pouvoir prétendre à un État 211 bis. Elle ajoute également que le fait que Marc Ravalomanana ait des arriérés fiscaux n'est pas une nouvelle, mais que l'administration fiscale s'est fiée à sa bonne foi en lui donnant le certificat avant la présidentielle de l'année dernière.

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Deal

Dans la foulée de la déclaration de la ministre, les proches de l'ancien maire de la capitale viennent à sa rescousse. Le député du district Tana IV, Rina Randriamasinoro, dément formellement les allégations de la ministre de l'Économie et des Finances. Selon lui, aucun deal n'a eu lieu entre son leader et la direction générale des Impôts. À noter qu'à cette période, le secrétaire général du TIM était le mandataire de Marc Ravalomanana pour l'élection présidentielle.

Hier en début d'après-midi, plusieurs membres du Firaisankina sont arrivés à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) pour demander une explication. C'est là que Rina Randriamasinoro a déclaré que «si la lettre qui prouve le deal existe vraiment, il est important de la montrer afin que tout le monde le voie.» Pourtant, quelques heures auparavant, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison affirmait qu'une relance, par le biais d'une lettre de rappel, avait même été faite par l'administration fiscale à l'encontre de Ravalomanana.

Bien que la direction générale des impôts n'ait pas encore donné de réponse à la lettre de la Ceni, les affirmations de la ministre chargée des Finances peuvent être révélatrices par rapport à la réponse du DGI. Dans l'éventualité où la Ceni se conforme à la décision de l'Ovec de rejeter la candidature de Marc Ravalomanana à la mairie d'Antananarivo, il lui restera le tribunal administratif comme prochaine voie de recours. La principale question est également de savoir qui va remplacer Ravalomanana au sein de l'opposition pour la mairie de la capitale.

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