Mali: Attaque terroristes à Bamako - Qu'est-ce qui n'a pas marché ?

analyse

Sans nul doute que le mardi 17 septembre 2024 fera date dans l'histoire de la lutte contre le terrorisme au Mali. Et pour cause : ce jour-là, à l'aube, Bamako a été réveillée par des tirs et des détonations en provenance de l'école de gendarmerie située au quartier Faladié de la capitale.

Alors que tous étaient partagés entre interrogations et stupéfaction, on apprendra plus tard qu'il s'agit d'une attaque terroriste qui a visé cette école de gendarmerie. D'autres sources évoquent au même moment une seconde attaque dans la zone militaire située à l'aéroport Bamako-Sénou.

Selon le communiqué de l'état-major général des armées, il s'agit d'une tentative d'attaque terroriste qui a été repoussée et précisant que la situation est sous contrôle.

Une autre information, cette fois-ci, du ministère de la Sécurité et de la Protection civile parle d'attaque « de points sensibles de la capitale ». Sans plus de précisions. Pendant que l'on s'interrogeait sur le bilan de ce double assaut qui n'était toujours pas officiellement connu au moment où nous bouclions la présente édition, le GSIM (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans), groupe terroriste affilié à l'Al-Qaïda revendiquera ce qui passe, selon certains, pour « un affront » au colonel Assimi Goïta et ses hommes.

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Selon toujours cette Katiba, il y aurait eu de « nombreuses pertes en vie humaine » et « la destruction de plusieurs avions de combat ». En effet, des images qui circulent sur les réseaux sociaux montrent des combattants terroristes en pleine action dans l'aéroport et tentant d'incendier un avion civil. Si tout cela est réel, le GSIM aurait voulu faire la nique au président Goïta qu'il ne se serait pas pris autrement.

Ces attaques surviennent 48h seulement après son discours à l'occasion du premier anniversaire de l'Alliance des Etats du Sahel (AES). A cette occasion, dans son allocution en tant que président en exercice de la Confédération AES qui regroupe le Burkina Faso, le Mali et le Niger, l'homme fort de Bamako déclarait, entre autres : « Grâce à cette alliance stratégique, nos forces de défense et de sécurité ont enregistré d'importantes victoires sur le terrain, affaiblissant considérablement les groupes armés terroristes. »

Faut-il croire que le GSIM a voulu apporter un démenti cinglant au tombeur du président IBK ? Quoi qu'il en soit, en parvenant à lancer un assaut contre l'aéroport censé être un centre névralgique dans un pays en proie au terrorisme cela suscite forcément des interrogations sur le système de sécurité du pays.

On se demande qu'est-ce qui n'a pas marché dans ce dispositif, qui plus est soutenu par des mercenaires russes de Wagner au moment où dans tous les discours officiels on parle de la montée en puissance de Forces armées maliennes (FAMA) ? En tout cas, ce mardi 17 septembre laissera une tache noire indélébile dans la gouvernance sécuritaire des colonels maliens. Gardons-nous de peindre les choses en noir, la situation semble être « sous contrôle » parce que dans l'après-midi la restriction d'accès à l'aéroport international Modibo Keita a été levée.

Il faut remonter à 2015 pour trouver une attaque terroriste survenue dans la capitale malienne. En effet, cette année en novembre, une prise d'otage a eu lieu à l'hôtel Radisson Blu où une vingtaine de personnes avaient été tuées sous le régime du président IBK. Suivi quelques mois plus tard en 2016 d'un autre assaut survenu cette fois-ci à l'hôtel Nord-Sud où résidait des éléments de la Mission de formation militaire de l'Union européenne. Mais on n'oubliera pas de relever qu'en juillet 2022 sous le régime militaire, le camp militaire de Kati Q-G (Quartier général) de la junte au pouvoir a subi un assaut à la voiture piégée.

Avec ces derniers actions terroristes au coeur de la capitale dont on ignore toujours les circonstances exactes et le bilan, il va sans dire qu'il faut davantage bander les muscles face au montre qui continue de semer la terreur malgré les coups de boutoir que les FAMA lui assènent.

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