Dakar — Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a demandé au gouvernement de procéder à un recensement exhaustif des agriculteurs et des éleveurs exposés aux risques d'insécurité alimentaire, dans les départements de Bakel (est), Diourbel, Bambey (centre), Louga, Linguère, Podor (nord) et Tivaoune (ouest), en vue de la "mise en oeuvre diligente de mesures [...] de prévention".
"Le diagnostic de la situation de la sécurité alimentaire laisse apparaître [...] un risque d'insécurité alimentaire dans certaines zones, qui demande une mise en oeuvre diligente de mesures [...] de prévention", indique un document reçu du cabinet du chef du gouvernement.
"Diligenter l'acquisition de produits phytosanitaires suffisants"
Selon la même source, M. Sonko a réclamé ce "diagnostic" au ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique, ainsi qu'à son collègue chargé de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l'Élevage.
Il leur a demandé de "procéder, au plus tard le 30 septembre 2024, au recensement exhaustif des agriculteurs et des éleveurs exposés à des risques d'insécurité alimentaire".
Les risques en question concernent les départements de Bakel, Diourbel, Bambey, Louga, Linguère, Podor et Tivaoune, selon le document publié à la suite d'une réunion interministérielle.
"J'invite le ministre de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l'Élevage à procéder, d'ici à la fin de cette semaine, à une seconde distribution de semences à cycle court, dans lesdits départements, pour minimiser l'impact des pauses pluviométriques et des autres aléas climatiques sur les cultures et les revenus des paysans concernés", annonce la source en citant le Premier ministre.
Ce dernier a demandé aux ministres concernés de "diligenter [...] l'acquisition de produits phytosanitaires suffisants" en vue de "la protection permanente des cultures devenues plus vulnérables à la suite des longues pauses pluviométriques".
Le ministre des Forces armées et son collègue chargé des Finances et du Budget doivent "assurer, sans délai, la mise en oeuvre de la convention liant les deux ministères en matière d'intervention phytosanitaire, notamment la mise en condition opérationnelle du matériel aérien acquis".
Le Premier ministre leur a réclamé "un rapport circonstancié" de "l'immobilisation des avions acquis par l'État du Sénégal" pour la protection phytosanitaire des végétaux.
Le gouvernement va "élaborer et enclencher [...] le mécanisme de sauvegarde du bétail afin de faciliter aux éleveurs des régions impactées l'accès à l'aliment de bétail, pour faire face au déficit fourrager dans les zones affectées".
Une "assistance" sera fournie aux "populations en situation d'insécurité alimentaire", "les jeunes enfants" notamment, selon le document.
Il a été demandé aussi au ministre de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l'Élevage de "renforcer le dispositif d'assurance agricole au profit des agriculteurs et éleveurs, pour leur permettre de mieux faire face aux aléas climatiques". Il devra "prendre les dispositions [nécessaires] en vue de la restauration du fonds de calamité, pour créer les conditions de riposte rapide en cas de besoin".
Le gouvernement annonce vouloir "promouvoir la reforestation des zones vulnérables aux vents violents", dans les départements de Tambacounda (est) et Vélingara (sud) par exemple, "avec des espèces servant de brise-vent, pour mieux protéger les cultures, notamment les bananeraies".
La ministre de la Famille et des Solidarités es chargée, elle, d"'identifier les populations à risque d'insécurité alimentaire et de proposer un plan de riposte à l'échelle nationale".
De même est-il prévu de renforcer les investissements destinés aux aménagements hydroagricoles, à la maîtrise de l'eau et au développement des cultures fourragères, afin de prévenir les risques de déficit pluviométrique et ses conséquences sur l'agriculture et l'élevage.
Ousmane Sonko a invité le ministre de la Santé et de l'Action sociale à "accroître la surveillance de la malnutrition dans les zones à risque d'insécurité alimentaire, à la lumière des politiques et des normes de l'alimentation et de la nutrition".
"L'enveloppe financière nécessaire à la mise en oeuvre des actions de riposte à court terme devra être évaluée et transmise au Premier ministre au plus tard le 23 septembre 2024", ajoute la même source en annonçant des "réaménagements budgétaires" en vue de la mise en oeuvre des décisions prises lors de la réunion ministérielle sur la sécurité alimentaire.