Lesotho: Les autorités doivent enquêter sans délai sur les allégations selon lesquelles l'armée aurait torturé et tué des civils

communiqué de presse

En réaction aux informations selon lesquelles des soldats des Forces de défense du Lesotho (LDF) ont torturé au moins quatre personnes et en ont tué au moins deux autres au cours de l'opération « Hard Fist » (Poing ferme) visant à confisquer des armes à feu illégales à des membres de gangs, Khanyo Farise, directrice régionale adjointe pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe à Amnesty International, a déclaré :

« Ces événements s'inscrivent dans une série de graves allégations sur la conduite des soldats des Forces de défense du Lesotho (LDF). Torturer et tuer illégalement des gens ne saurait être justifié, même dans le contexte de la lutte contre les bandes criminelles.

« Les autorités du Lesotho doivent enquêter d'urgence sur tous les cas de torture et d'homicides illégaux commis par l'armée, traduire en justice tous les responsables présumés dans le cadre de procès équitables et indemniser correctement les victimes et leurs familles.

Ces événements s'inscrivent dans une série de graves allégations sur la conduite des soldats des Forces de défense du Lesotho (LDF)Khanyo Farise, directrice régionale adjointe pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe à Amnesty International

« Le Premier ministre du Lesotho doit condamner publiquement les cas de torture, de détention arbitraire et d'homicides illégaux perpétrés par des militaires et réaffirmer son engagement à mettre fin aux atteintes présumées imputables à l'armée. »

Complément d'information

L'armée du Lesotho a lancé l'opération « Hard Fist » cette année. Lors d'une allocution aux soldats début août, le major-général des Forces de défense du Lesotho (LDF), Matela Matobakele, a menacé les avocats et les juges en charge des affaires impliquant des personnes arrêtées par l'armée.

Entre le 13 et le 16 août, des soldats ont arrêté arbitrairement et auraient torturé quatre hommes originaires de la ville de Leribe, à la base militaire de Mokotakoti et à la caserne de Ratjomose. Le 5 septembre, les victimes ont adressé une lettre au procureur général, au ministre de la Défense et au commandant des FDL, réclamant 10 millions de malotis (512 000 euros) à titre d'indemnisation pour les violences commises. Le 12 septembre, une vidéo a été diffusée en ligne, sur laquelle on voit des soldats en train de fouetter des hommes.

Torturer et tuer illégalement des gens ne saurait être justifié, même dans le contexte de la lutte contre les bandes criminellesKhanyo Farise, directrice régionale adjointe pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe à Amnesty International

Le même jour, des soldats auraient tué en garde à vue deux éleveurs, 'Nete Makhabane et Lejone Mopoko, et agressé le chef local Lesaoana Masupha de Khokhoba, dont l'état demeure critique.

Ces agissements font suite à de multiples allégations selon lesquelles des soldats des FDL auraient torturé au moins 11 personnes en avril et en juillet 2024.

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