Au Ghana, ce sont plus de 160 000 tonnes de cacao qui ont été perdues à cause de la contrebande pour la saison 2023/2024. Un chiffre en augmentation par rapport à la saison précédente, révélé ce mardi 17 septembre dans un entretien que le régulateur du cacao ghanéen a accordé à Reuters. La raison principale : un prix d'achat trop faible face à des coûts de productions toujours plus élevés.
Un peu plus de 2000 cedis le sac de cacao, c'était le prix d'achat fixé par le régulateur ghanéen à la mi-saison 2023/2024. Une somme jugée alors trop faible pour beaucoup d'organisations de producteurs, surtout au vu du prix de la tonne de cacao sur les marchés internationaux : 10 000 dollars à son maximum, un taux historiquement haut.
Cette grande différence, couplée au fait que les producteurs ghanéens ont l'obligation de vendre leur récolte à Cocobod, en a poussé certains à se diriger vers des acheteurs extérieurs. Ces derniers envoient ensuite le cacao vers d'autres pays de la sous-région : notamment au Togo, au Burkina Faso et au Mali, selon Charles Amenyaglo, le responsable de Cocobod interviewé par Reuters. Ainsi, plus de 160 000 tonnes de cacao ont été perdues à cause de la contrebande cette saison.
Un fléau qui est un des facteurs majeurs dans la baisse continue de la production au Ghana. Pour contrer le phénomène, en augmentation de 10 000 tonnes par rapport à 2022, le régulateur du cacao a annoncé en septembre la mobilisation de l'armée pour la saison à venir.
Cocobod espère également que la hausse de 45% du prix d'achat présentée ce mois-ci au lancement de la nouvelle saison réduira la contrebande. Un espoir vain, selon plusieurs organisations de producteurs, qui jugent cette augmentation bien trop faible face à la hausse de leur coût de production dû à une forte inflation et la baisse de leur rendement.