L'affaire Isabelle Delattre n'affecte pas la coopération entre Madagascar et l'Union européenne. La relation entre les deux parties est actuellement au beau fixe. Hier, le nouvel ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de l'Union européenne Roland Kobia a présenté ses lettres de créance auprès du président Andry Rajoelina lors d'une cérémonie qui s'est tenue au Palais d'Iavoloha.
« Cette réception extrêmement rapide par le président est un signe de la volonté des deux parties de relancer un chapitre nouveau dans la relation bilatérale », estime le diplomate UE. Cela fait seulement deux semaines qu'il est arrivé au pays. La rencontre d'hier a été une occasion pour Andry Rajoelina et Roland Kobia de faire le tour d'horizon des dossiers prioritaires qui seront mis en oeuvre avec le soutien technique et financier de Bruxelles.
Parmi ces dossiers qui seront mis en avant dans la coopération entre Madagascar et l'Union européenne figurent les domaines de l'eau et l'assainissement, particulièrement au niveau de la capitale Antananarivo, le secteur de la construction de routes, l'énergie et la réalisation de projets d'hydroélectricité afin d'aider la Jirama à fournir de l'électricité à tous les Malgaches, l'agriculture et le développement agricole, la gouvernance, mais aussi et surtout l'appui au secteur privé pour promouvoir les investissements et la création d'emplois.
Partenaire stratégique.
L'Union européenne est un partenaire stratégique de la Grande île. Elle est très présente au pays depuis plusieurs années. « Nous sommes un des tout premiers bailleurs de fonds du pays », a rappelé SEM Roland Kobia. Interviewé par les journalistes présents à Iavoloha concernant la position de l'Union européenne par rapport aux débats sur la loi autorisant la castration des violeurs qui était à l'origine du départ de l'ancienne ambassadrice Isabelle Delattre, le nouvel ambassadeur Roland Kobia préfère jouer la carte de la prudence. « Je viens d'arriver il y a deux semaines. J'approche mon 5ème poste d'ambassadeur. J'ai appris une sagesse c'est qu'il faut écouter, il faut comprendre. Moi je regarde vers l'avenir et nous discuterons de tout ça au moment opportun », a-t-il déclaré. À rappeler qu'actuellement, cette loi sur la castration est en attente de promulgation.