Les partisans de Ravalomanana réclament de nouveau des indemnités de la part de l'État pour l'incendie et la destruction des biens du Groupe Tiko lors du Lundi noir du 26 janvier 2009.
Que l'État paie ce qu'il doit au groupe Tiko ! La sortie médiatique du ministre de l'Économie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ce mardi, en révélant l'existence d'une lettre d'engagement entre la Direction générale des impôts (DGI) et l'ancien président, Marc Ravalomanana, à propos des arriérés fiscaux de celui-ci a provoqué une vive réaction, depuis hier, du côté des Zanak'i Dada.
Non seulement, selon ces derniers, cette lettre est sortie de nulle part mais l'État se trouve en mauvaise posture pour réclamer quoi que ce soit à Marc Ravalomanana et au groupe Tiko. « On parle des arriérés fiscaux de 170 milliards d'ariary alors que le groupe Tiko devrait être indemnisé à hauteur de 1 461 milliards 367 millions d'ariary », a d'ailleurs avancé Me Hanitra Razafimanantsoa, ancienne avocate de Marc Ravalomanana et présidente du groupe parlementaire Firaisankina à l'Assemblée nationale. On assiste à une guerre de milliards d'ariary entre le groupe Tiko et le régime.
Victimes.
En effet, le paragraphe 26 de la Feuille de route pour la sortie de crise à Madagascar, signée par les acteurs politiques malgaches le 17 septembre 2011 et ratifiée par la loi n°2011-014 du 28 décembre 2011, stipule que « Toute personne victime des événements politiques entre 2002 et la date de signature de la présente Feuille de route qui aurait subi des préjudices de quelque nature que ce soit aura droit à une réparation et/ou indemnisation de l'Etat dont les modalités seront fixées par le Filankevitry ny Fampihavanana Malagasy (Conseil de la Réconciliation Malagasy) ».
Un engagement que l'État n'a jamais honoré. Le Groupe TIKO SA, MAGRO sarl, TIA Sarl ont été victimes de pillage, d'incendie, de vandalisme lors des événements politiques de 2009. Des lettres ont été envoyées au président de la République et au président du CFM, mais sans réaction de l'État. « Face à son incapacité à indemniser les sociétés du Groupe TIKO, l'État n'est pas en bonne position pour sanctionner lesdites sociétés lesquelles ont cessé de fonctionner depuis les pillages dont elles étaient victimes en 2009 », a continué la juriste avant d'ajouter qu' « en étant signataire de la Feuille de route, le président Rajoelina lui-même n'a pas honoré ses engagements ».
Deux affaires.
« Comment une société qui ne marche pas va faire pour payer ses dettes, alors qu'elle ne fait que survivre ? », a-t-on ajouté. En effet, en 2015, afin que le Groupe TIKO puisse s'acquitter de ses dettes, l'ancien ministre des Finances et du budget, Gervais Rakotoarimanana, s'est résolu de laisser le Groupe TIKO tourner. Ce qui est loin d'être le cas.
En dehors de cette guerre de milliards entre le groupe Tiko et le pouvoir, les Zanak'i Dada s'interrogent également sur l'utilisation des 100 millions de dollars de Wisco mais aussi les quelque 25 millions de dollars de la vente de l'avion présidentiel Air Force Two. Deux affaires qui ont marqué le régime transitoire dirigé par le président Andry Rajoelina. À l'allure où vont les choses, cette affaire risque de prendre une autre tournure.