Selon le rapport mondial de l'UNESCO sur la mise en valeur des ressources en eau en 2022, les eaux souterraines constituent près de 99% de toutes les réserves en eau douce liquide de la planète et correspondent à un quart de toute l'eau douce utilisée par les êtres humains.
S'il est attendu que l'utilisation de l'eau augmente d'environ 1% par an au niveau mondial pour les prochaines décennies, il est déjà observé une demande sans cesse croissante partout dans le monde, du fait de la démographie galopante et des besoins dictés par le progrès économique et les modes de consommation d'une grande majorité de la population mondiale. Les usages domestiques représentent 22% du volume total d'eau souterraine prélevée, tandis que l'agriculture est à l'origine de 69% du volume total d'eau souterraine prélevée.
Il a été observé une diminution des réserves d'eau souterraine depuis quelques décennies. En effet, dans divers pays, les aquifères permettant l'écoulement des eaux souterraines et le captage de l'eau - sont de moins en moins alimentés. Plusieurs études hydrogéologiques sur les grands réservoirs d'eau souterrains dans le monde ont montré que plus des deux tiers des grands systèmes aquifères sont en voie d'épuisement, dont un tiers dans un état de détresse grave. Une situation dans lequel interfère le changement climatique. Avec le rythme de la croissance démographique mondiale, il est à craindre une exposition de plusieurs régions du monde à de graves pénuries d'eau. Certaines régions du monde, dont en Afrique, la crise de l'eau amène déjà à des crises socio-économiques et politiques.
Pour rappel, les réserves mondiales d'eau douce sont estimées à 35 millions de km3 dont 10 millions de km3 d'eau souterraine. Les précipitations annuelles au-dessus des terres s'élèvent en moyenne à 119 000 km3, dont 74 000 km3 s'évaporent dans l'atmosphère. Les 45 000 km3 restants s'écoulent dans les lacs, réservoirs et cours d'eau, ou s'infiltrent dans le sol et réapprovisionnent les nappes souterraines. En réalité, seulement une partie de ces 45 000 km3 est utilisable car la plus grande partie de l'eau s'écoule dans des rivières inaccessibles ou est absorbée par les inondations saisonnières. Il ne resterait que 9 000 à 14 000 km3 d'eau économiquement viables pour la consommation humaine.
A Madagascar, en particulier, le Grand Sud est particulièrement touché par la problématique de l'eau du fait de la sécheresse prolongée observée sur plusieurs années consécutives. Plusieurs programmes soutenus par des partenaires internationaux, utilisant des outils spécifiques de mesure et de cartographie des eaux souterraines de cette partie du pays. Les dernières données datant du second trimestre de cette année font état de niveaux d'aux bas à très bas pour 30% des sites de surveillance dans le Grand Sud et Sud-Est, et des niveaux normaux (en recharge) pour 70% des sites de surveillance.