Cent vingt-deux détenus gardés irrégulièrement dans la prison centrale de Bukavu ont été libérés, mardi 17 septembre, par une commission du gouvernement provincial. Quarante-cinq autres sont sortis des différents cachots de la ville.
Ces personnes restaient en détention soit par manque de moyens soit à cause de la lenteur du traitement de leurs dossiers par la justice.
La commission mixte et évaluation du projet « Accès à la Justice » a décidé de les libérer après qu'elle a effectué un travail de cartographie des lieux de détention et identifié les détenus avec besoin d'assistance judiciaire gratuite.
A la suite de ce travail, 122 détenus en situation irrégulière ont été libérés de la prison centrale de Bukavu, 45 libérés d'autres lieux de détention de la ville, 44 cachots découverts et monitorés, 22 dossiers d'enfants en conflit avec la loi envoyés devant le juge et plus de 200 condamnés éligibles à la libération conditionnelle.
L'opération de cartographie des lieux de détention et d'identification des détenus ayant besoin d'assistance gratuite a démarré à Bukavu le 19 août dernier. Elle a ete menée par cette commission composée notamment de magistrats civils et militaires.
« Il y a des personnes qui ont été trouvées en situation de détention pour des faits bénins, d'autres qui se trouvaient en situation de détention simplement parce qu'il y a un dysfonctionnement au niveau de nos institutions. Voilà pourquoi il y en a qui ont été libérées, 122 personnes de la prison centrale », a expliqué le ministre provincial de la justice et droits humains, Faustin Mayani Shindano.
Le ministre provincial a évoqué également les défis dans ces lieux carcéraux :
« Mais les défis pour ce qui concerne les cachots dans la plupart des cas il y a insuffisance des OPJ mais aussi les quelques policiers qui étaient trouvés dans des lieux de détention et dans des cachots, ces policiers étaient en situation d'ivresse. Ce qui montre à suffisance que les choses ne marchent pas bien et nous comme ministre sectoriel nous avons le devoir de redresser la situation et d'améliorer les conditions de détention en province ».
Pour pallier ces insuffisances, un atelier de renforcement des capacités des secrétaires des parquets civils et militaires et du personnel pénitentiaire a été organisé mercredi à Bukavu par le ministère provincial de la Justice du Sud Kivu et la Division provinciale de la Justice, appuyés par le projet « Accès à la Justice".
Ce projet est mis en oeuvre par le consortium des ONG Internationales ALERT, iPEACE et POLE INSTITUTE, avec le financement du Royaume des Pays-Bas, pour une période de 4 ans.