Un collectif regroupant plusieurs acteurs de la société civile, l'Organisme départemental de coordination des activités de vacances (Odcav) et Mbour justice, a tenu hier une conférence pour dire non à l'émigration irrégulière.
« Ça suffit ! » clame ce collectif. Ainsi, les différents représentants de ces mouvements et associations ont pris la parole pour demander de tout mettre en oeuvre pour la fin de ce phénomène avec son cortège macabre (de morts et disparus).
Baba Touré, au nom des communautés mbouroises et coordonnateur du Septembre Mandingue s'est prononcé : « L'ampleur du phénomène impacte toute la population de Mbour. Nous avons élaboré un calendrier d'activités pour sensibiliser la population. Déjà il y a des gens sur le terrain entrain de faire un travail remarquable. Nous sommes disposés à accompagner cet élan d'activités et d'information. Beaucoup des victimes du drame de la pirogue chavirée étaient avec nous pour célébrer le Kankourang, le samedi, la veille du drame ».
Il s'est appesanti sur les attentes : « Notre but est que l'objectif soit atteint, l'abandon de l'émigration clandestine. La jeunesse Mbouroise doit se détourner de cette activité criminelle qui emporte beaucoup de vies ».
Pape Amar Mbodj, le président de l'Odcav de Mbour est formel : « Rien ne peut justifier que des jeunes sénégalais s'embarquent dans des pirogues de fortune pour rallier l'Europe. Face à ce drame, il faut des propositions pour sortir de cette situation. Au de-là d'un remède conjoncturel, il nous faut des solutions structurelles pour permettre aux jeunes de trouver un travail décent. Il faut aussi donner la bonne information car, en Europe, ce n'est plus une économie stable car le chômage est galopant ».
Très en verve contre les jeunes tentés par l'odyssée virale, il alerte : « Ceux qui se rendent en Amérique, par le Nicaragua, oublient que les pays d'Amérique Latine sont les plus criminogènes au monde ». Explicitant son propos, il dira : « Nous avons perdu des joueurs et des supporters. Nous n'avons pas vécu la situation triste que vivait le Vietnam.
Dès fois, les gens qui parviennent à arriver en Europe font des vidéos qui influencent les autres jeunes. Pourtant, là-bas, la vie n'est pas aussi rose qu'on le croit. » Il a conclu en assurant : « Notre mouvement s'est engagé pour mener le combat de la sensibilisation. Il faut le reconnaître, il y a une forme de lâcheté dans notre société parce qu'il y a des gens qui sont bien au courant des voyages mais ne dénoncent pas. »
Elimane Faye, membre Collectif contre l'émigration irrégulière, a rappelé le sens de la démarche pour éradiquer le fléau. « Ce collectif regroupe l'ensemble des forces vives de la commune. Quand s'arrêtera ce bilan macabre ? Les Mbourois ont senti la responsabilité de trouver une solution contre ce destin macabre. 22 points ont été retenu et nous nous déclarons partenaires contre l'émigration irrégulière.
Nous demandons aux jeunes d'arrêter ce périple de la mort. Nous invitons l'État à l'application des mesures annoncées. Il est de notre responsabilité de porter ce combat pour que ce phénomène soit arrêté et nous invitons toutes la population à la marche silencieuse, ce samedi 22 septembre, et à la journée de prières ce vendredi. Tout le monde doit agir. »