L'affaire Hervé Mbapou et du Contre-Amiral Joseph Fouda secoue les hautes sphères du pouvoir au Cameroun. Accusés de complicité dans une vaste opération d'escroquerie, les deux protagonistes sont au centre d'une affaire aux multiples rebondissements. Marionne Nyadjock, nièce de Chantal Biya, épouse du chef de l'État camerounais, est également impliquée dans ce dossier brûlant.
Depuis la semaine dernière, le téléphone du ministre de la Défense, Beti Assomo, n'a pas cessé de sonner. Des appels pressants de Chantal Biya exigent la libération immédiate de sa nièce, ainsi que de deux autres membres de son clan, originaires du département de la Haute-Sanaga. Sous cette pression, le Commissaire du Gouvernement, Cerlin Belinga, a signé dans la soirée d'hier l'extraction de Marionne Nyadjock, ainsi que de deux autres accusés, le Dr Ngobo et Bidima Ela, du Tribunal Militaire de Yaoundé.
Il s'agit là d'une étape clé dans ce qui semble être un plan de libération, orchestré depuis les coulisses du pouvoir. Pourtant, cette intervention directe dans le processus judiciaire jette un sérieux doute sur le caractère équitable des procédures en cours. Alors que le Président Biya ne cesse de répéter que le Cameroun est un état de droit où la justice est indépendante, les pressions de sa propre épouse montrent une tout autre réalité.
Le contraste est saisissant : comment libérer certains membres d'un gang tout en laissant d'autres complices derrière les barreaux ? Cette affaire pourrait bien ébranler davantage la confiance des citoyens envers les institutions judiciaires camerounaises.